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Des lycéens sont dans la rue

Il est toujours amusant et un peu sidérant d’entendre répéter les mêmes arguments ; irresponsabilité, non-compréhension, manipulation, autant de mots qui disqualifient avant même qu’elle soit constituée la mobilisation et les manifestations de lycéens.

À revers, invoquer la banalité d’une mobilisation de jeunes faisant leur classe rabat le phénomène sur celui du rituel et de de l’éternel retour, restant sourd dès lors aux glissements et reconfigurations à l’œuvre aujourd’hui.
C’est à ce titre que se replonger dans le chantier que Vacarme avait consacré au mouvement lycéen en 2005 à l’occasion des lois Fillon (déjà !) permettrait de sortir du cercle infernal et strictement binaire des commentaires sur une contestation qui s’invente toujours en même temps qu’elle avance.

On pourra certes s’amuser des effets de résonance de lettres de proviseurs qui cette fois-ci encore sont envoyées aux parents : le pouvoir de ce point de vue est bien fidèle à lui-même. Mais cela peut être l’occasion grâce à l’analyse de la petite machine combinatoire des réactions multiples à un mouvement lycéen d’en observer les possibles mutations.

On en profitera aussi pour relire le beau texte que Danièle Rancière écrivit en 1976 pour Révoltes logiques à propos de l’histoire oubliée des grèves des écoliers que Vacarme re-publia en 2004.