Conte d’été (deus, hic 1)
Rome est le pays miême de la crème glacéeet depuis des générations, tant pérégrins que gents de bourgs,peuple verni, à table jouasse et béat,ont renoncé au dessert à l’aubergepour la simple plaisanced’aller déguster sa glace au soleil.Le dernier papa pape Johannes Paulus Deusse,saint et gai prestre,faisait livrer à sa résidence d’étédes pots de marron glacé, son parfum préféré.Gloire à Dieu, en sa manne à foison !Mais si son successeur, le pape Benoît 16,veut lui comparer la glace polonaisependant son trip voyage là-bas cette septaine semaine,-- Qu’on apporte à baffrer et bébir, et qu’on festoie ! —pas qu’un peu déçu sera.« Car vous avez moult pastées,gâteaux et crèmes glacées se gâtent vitel’été quand il fait chaud et peuventrendre malade, lorsqu’on les abiscuits et bisfreez »,conta la voix porte-voiz des baillisà l’Agence France Presse.« C’est pourquoi la vente à emporter sera interditele jour où les pélerinsarriveront en nombre à Wadowice ».Et la liste des produits vuidés bannisne s’arrête pas là.Les lieux qui recevront le visiting Pape,dont les bonnes villes de Varsovie et de Cracovie,seront à l’eau, aucune licour ne sera en ventependant le séjour du Papa dans la cité :pour l’amour de diou, bébissez avec modération !Les gens d’armes polonais dicent que l’interdiction vise à maintenirl’ordre public et à témoigner du respect au pontife.Nul bébir qui les puisse pinterdans abstinence qu’ils prient et veillent.Papa Benoît 16 lui-mêmese verra offrir rouge et blanc vin.« Deux hic ! », Dieu est ici, dict-il,lorsqu’il se rendra, les offices bourrés à profusion,à maints soupers de gala en solennitéselon les porte-médias locaux.Les publicités pour la licouront itou été bannies aussi à la télévision.Comme celles pour les contraceptifs, la lingerie et les tampons.Chaste était l’homme en paradis, certes oui.« On risque toujours de blesser les fidèles-- Combien de males maux,provaignent d’excès et gourmanderies ! —si les émissions consacrées à la visite du Papeque tout lie à poverté, continence,caritas, humilitas, et abstinence,sont interrompues par des pubs frivolesle corps tos jorz si preste et penans »,a déclaré le chef de la publicité de la Telewizja Polska,groupe des chaînes publiques,à l’agence Associated PressBBC News, le 25 mai 2006.Ici s’achève le Conte d’été.
Post-scriptum
Traduit de l’anglais par Omar Berrada, Vincent Broqua, Abigail Lang et Anne Portugal, avec Caroline Bergvall.
Caroline Bergvall est franco-norvégienne. Elle écrit en anglais. On peut voir sa dernière installation de textes et de son à la John Hansard Gallery (Southampton) jusqu’en novembre 2010. On peut notamment lire : Goan Atom (2001), Fig (2005), Alyson Singes (2009).