Actualités

Vacarme 54 vient de paraître

Le numéro 54 de Vacarme (hiver 2011) vient de paraître. Il est disponible en librairie, sur commande et par abonnement. Sur ce site, vous pourrez en consulter le sommaire et quelques textes en libre accès, signalés par un point vert.

Entretien : Régine Robin

Ce numéro s’ouvre par un long entretien avec Régine Robin. Régine Robin aime traverser : l’Atlantique entre Paris et Montréal, l’Europe entre Paris et Berlin, les mondes de Shanghai à Buenos Aires. Elle aime aussi traverser les disciplines : de l’histoire à la linguistique, de la linguistique à l’analyse de discours, de la sociocritique des textes à la sociologie de la littérature. Elle ne s’en cache pas, elle aime l’hybride, la langue qui se déploie ou se fige, Kafka, les romans mémoriels, l’autofiction et les inventions encore à venir. Une drôle de soif de comprendre l’anime depuis longtemps, une drôle de soif qui a produit un parcours entre les lieux et les genres, entre l’identité et l’altérité, entre des temps qui n’en finissent pas de se chevaucher. Régine Robin, l’histoire n’en a pas vraiment fini avec elle… Car si elle défend le « flic du référent », ce référent, elle ne finit pas d’en défaire la transparence.

Chantier : fictions à l’œuvre

Ce trimestre, le Chantier — un dossier thématique d’un quarantaine de page — est consacré à la fiction. Que peut la fiction ? Quels usages – politiques, cognitifs, subjectifs – fait-on de la représentation et de la mise en récits de mondes possibles ? Quels sont les effets, dans le réel, des images et des énoncés fictifs ? Le dossier s’installe sur la zone de partage entre le monde et ses fictions, à l’endroit de leurs interférences, en explorant différentes pistes :

  • La deuxième piste remet en chantier la vieille question des politiques de la fiction, à travers, entre autre, l’exemple des Roms, en évoquant comment la fabulation peut servir à contrecarrer les projections mythiques et les assignations identitaires employées pour exclure.
  • La troisième piste s’arrêtera sur la façon dont certaines pratiques fictionnelles contribuent à informer, reconfigurer ou démultiplier les existences contemporaines : avatars des jeux comme Second Life, recours au zentaï — cette combinaison intégrale employée comme une seconde peau —, écritures auto-fictionnelles, mais aussi éclairages mutuels de la fiction et de la psychanalyse.
  • La quatrième piste, enfin, s’intéresse à certains usages perturbateurs de la fiction : pratiques artistiques de l’artefact et du simulacre ; pratiques activistes du canular et de la diffusion de fausses informations dont les Yes Men, pour ne citer qu’eux, ont pu faire leur marque de fabrique.

Ce chantier donne ainsi une série de variations sur les modes d’institution et de transformation du réel par la fiction. À cet égard, on reviendra sur la méfiance qu’elle a pu susciter, à des titres divers, dans l’histoire de la philosophie. Car cette méfiance témoigne aussi d’une efficacité d’autant plus redoutable qu’elle est désirable. Questionner les puissances de la fiction, c’est inviter à s’en saisir à des fins d’émancipation.

Cahier : mélange d’arts

Comme chaque trimestre, l’éclectique Cahier de Vacarme croise les pratiques artistiques. Cet hiver, Pierre Zaoui s’entretient avec Maria Manca, ethnopoéticienne, spécialiste des joutes oratoires sardes. Vincent Casanova développe ses parti pris sur le geste musical dans « répétition générale ». Vacarme poursuit son travail de publication de la poésie contemporaine anglo-saxonne avec des extraits de l’œuvre de
Joshua Clover (traduit par Abigail Lang) et de Rosmarie Waldrop, (traduit par Paol Keineg). Enfin pour le plaisir, Lise Wajeman nous invite à relire des « rumeurs théâtrales » particulièrement édifiantes, rédigées par Louis-Sébastien Mercier.

Lignes : feuilletons politiques

De numéro en numéro, Vacarme trace ses Lignes : une série de feuilletons qui creusent les préoccupations politiques de la revue. Ce trimestre, cinq textes : une reprise de la Ligne « Mouvements » avec un texte de Jacques Léger autour du récent conflit sur les retraites. L’inquiétante étrangeté politique en Europe est abordée par Victoria Weidelmann dans « Tu es l’Allemagne ». Vincent Leroux commente et montre son travail photographique dans un foyer de travailleurs. Caroline Izambert revient sur un arrêt de la Cour Européenne des droits de l’homme concernant l’expulsion des étrangers malades. Nous republions également la déclaration de Vienne issue de la 18è conférence sur le sida, sur l’inanité de la « guerre aux drogues ».

Post-scriptum

Parution en librairie : le 17 février 2011. 96 pages, 10 euros. ISBN : 9782350960241.

Diffusion / distribution : Les Belles Lettres DD, via les éditions Les Prairies ordinaires, partenaire de Vacarme.