Libye : l’Europe aveuglée par l’immigration
De toute évidence, la désolante hésitation des gouvernements européens — français en tête — à soutenir sans réserve les mouvements d’émancipation en Afrique du Nord résulte pour une bonne part des alliances passées en matière d’immigration avec les régimes contestés.
Depuis une dizaine d’année, l’Union européenne et ses États-membres enrôlent les dictatures du sud de la Méditerranée — la Libye en particulier — pour empêcher les migrations vers le Nord : ils s’inquiètent aujourd’hui de la chute de leurs garde-frontières.
Afin d’éclairer cette sinistre politique "d’externalisation" des frontières de l’Europe, signalons deux articles publiés dans Vacarme au printemps et à l’automne 2007 :
- Dans le n°41, Claire Rodier mettait en lumière les arrangements peu avouables des ministres européens avec la Libye : "Un arrière-goût bulgare. Europe / Libye : négocier l’immigration".
- Dans le n°39, Federica Sossi analysait la manière dont la rive sud de la Méditerranée était la scène d’une tragédie organisée par l’Europe : "Une tragédie en trois actes".
À ce titre, il faut souligner le travail remarquable et terrifiant réalisé par le groupe OWNI pour élaborer un "Mémorial des morts aux frontières européennes", et entendre l’appel de Migreurop pour "une réorientation radicale des politique migratoires de l’Union européenne".
Post-scriptum
Sur le même sujet :
- Carine Fouteau, "L’Europe se barricade contre les ’afflux’ de migrants", Mediapart, 22/02/2011 (article payant).
- Delphine Perrin, "L’aveuglement de l’Europe a été criminel", Libération, 23/02/2011 (tribune).