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une bonne surprise peut advenir là où on l’attend le moins

Lisbonne, Portugal. Publié par Street Art Save My Life sur Facebook.

Alors qu’un million de Portugais sont descendus début mars dans la rue en chantant Grândola, vila morena, l’hymne de la Révolution des œillets, il semble que l’oubli qui menaçait cette révolution pacifiste féconde, survenue il y a trente-neuf ans, le 25 Avril 1974, a fait place à un vrai mouvement de contestation qui s’en réclame (voir Médiapart : Un million de voix chantent Grândola et aussi Médiapart : Grândola, vila morena, chant de résistance portugais).

Dans le dossier Vaines gloires des capitaines du numéro 15, Vacarme décrivait un paradoxe : une révolution oubliée dont la force imaginaire fondait pourtant la conscience politique de Portugais prêts à contester les institutions après quarante-huit ans d’une dictature corporatiste : « une sorte de “Disneyland bucolique” sans scandale, sans suicides ni véritables problèmes », écrivait Lourenço dans Saudade et révolution. Vacarme « voulait constituer les archives d’un mouvement, d’une lutte, d’un événement qui font partie de notre histoire politique, et réfléchir sur leur représentation et la mémoire qu’il en reste aujourd’hui ».

« J’aimerais que les Européens se souviennent de ces jeunes capitaines portugais comme faisant partie de leur héritage » racontait Carlos Matos Gomes (un anti-héros). « Ils contribuèrent à la fin de la dictature en Espagne, à la naissance de cinq nouveaux pays africains, à la fin de l’apartheid, à une nouvelle analyse de l’influence et du rôle des militaires dans les sociétés occidentales. Enfin les capitaines d’avril appartiennent à l’imaginaire de tous ceux qui croient qu’une bonne surprise peut advenir là où on l’attend le moins. »

Maintenant comme alors Vacarme souhaite que nous, Européens, nous souvenions de cette révolution et de capitaines qui n’aspiraient pas au pouvoir, mais à donner la parole au peuple.

Dossier de Lise Wajeman et Jean-Philippe Renouard,dans le numéro 15 de Vacarme : Vaines gloires des capitaines, la révolution des œillets

Voir notamment l’entretien avec Maria de Medeiros, « Une révolution telle qu’elle doit être »,