Politique de la matière

Tout son travail s’emploie à ré-examiner les trajectoires de développement des sociétés occidentales à l’aune des systèmes sociaux et économiques qui les ont empruntées et promues. Suspicieux vis-à-vis de toute une conception de l’écologie fondée sur des considérations philosophiques de la relation de l’homme à la nature, il plaide pour une étude matérielle et politique des processus et des choix qui ont fait entrer l’humanité, non dans l’ère de la lucidité, mais dans celle de l’Anthropocène. De ce concept à la mode, centré sur l’idée que la marque de l’homme depuis la révolution industrielle s’est inscrite jusque dans les couches géologiques, il élabore une critique des usages convenus, pour lui redonner toute sa force politique, et rendre flagrante la nécessité de faire dévier nos modes de production et de consommation.