Le silence du soldat autour de la violence de guerre

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Organiser la violence n’est pas anodin par rapport au fait de la violence  ; cela suppose d’ériger des symboles, de mobiliser des représentations, d’offrir d’avance des justifications, d’enseigner des gestes, bref d’établir une véritable «  culture de guerre  ». La polémique historiographique sur la Grande Guerre ne se résume ni à des stratégies académiques, ni à des choix d’archives ni à des postures politiques. Elle révèle des interrogations que la civilisation née de cet événement n’a pas résolues : le silence est-il un consentement ? La Seconde Guerre Mondiale est-elle la fille de la Première ? Où, et comment, le XXe siècle débute-t-il ?

Depuis le début des années 1990, la guerre a fait un spectaculaire retour dans l’interrogation historienne. Parmi tous les chantiers inaugurés durant cette période, celui qui a été ouvert sur la Première Guerre mondiale a attiré sur lui l’attention du public historien, autant par la novation des approches qui y ont été proposées que par la controverse qui a éclaté au sein du milieu universitaire. « Polémique sur la guerre », comme une mise en abîme ?

L’historien Antoine Prost, étudiant les arguments des deux écoles en présence, en soulignait le caractère artificiel, conditionné selon lui par des « positionnements académiques ». Il est certes possible de faire une sociologie de cette querelle, opposant des historiens identifiés comme parisiens à d’autres, venant visiblement de la moitié sud de la France. Et l’on pourrait se divertir à opposer, en écoutant les critiques des deux parties, une école de gauche, puisant ses interprétations dans la mémoire pacifiste radicale des années 1930 à une seconde école dont les analyses seraient, à en croire la première, influencées par le « bourrage de crâne » de la droite durant le conflit. Mais la question des violences, à la fois commises et perçues par les acteurs mêmes de la Grande Guerre peut-elle ainsi être réduite à un simple clivage partisan, sociologique, voire géographique  ? L’enjeu est bien plus fondamental : jusqu’où la violence de guerre est-elle contrainte ? jusqu’où, au contraire, n’advient-elle que dans la mesure où elle est admise et intériorisée par ses acteurs eux-mêmes, au point de bouleverser durablement, bien que silencieusement, toute la culture des sociétés européennes, et donc leur avenir ? Et dans les deux cas, peut-on vraiment penser les violences des guerres sans prendre en compte la subjectivité de ceux qui, au premier chef, les commettent et les subissent ?

Controverse autour d’un livre

En 2000, Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker publiaient 14-18. Retrouver la guerre, dans la très prestigieuse « Bibliothèque des Histoires ». Livre-bilan d’une démarche esquissée par les auteurs dans le cadre de la constitution des collections de l’« Historial de la Grande Guerre de Péronne », au sein d’une équipe internationale fonctionnant en réseau, 14-18 se présentait comme un livre à thèse. Ce livre insiste sur trois points essentiels. La longueur de l’immense épreuve traversée par les sociétés européennes – plus de quatre années de conflit, plus de dix millions de morts – ne s’explique, selon eux, que parce que les populations ont massivement intériorisé la représentation d’une guerre nécessaire parce que défensive, et ce d’autant qu’elles la percevaient au prisme d’une « culture de guerre » spécifique. Structurée autour d’une image de l’ennemi, marquée au sceau de la cruauté, cette culture de guerre conduisit les populations à radicaliser les enjeux du conflit. En cas de victoire, en effet, la Grande Guerre aurait été la « Der des Ders », et devait inaugurer une ère nouvelle, toute de prospérité et de fraternité. En cas de défaite, par contre, la survie pure et simple de la Nation se trouvait dans la balance. Projetées dans une guerre qu’elles n’avaient pas désirée, mais confrontées à un tel enjeu, les sociétés européennes jetèrent ainsi toutes leurs forces dans l’immense agression, tinrent bon jusqu’à la limite de l’épuisement, consentirent à d’immenses sacrifices dans l’espoir de l’emporter.

Face à cette interprétation, que nous appellerons pour les besoins de l’exposition « thèse du consentement », deux historiens, Rémy Cazals et Frédéric Rousseau, tiennentfermement une thèse que nous appellerons « thèse de la contrainte ». Celle-ci est en effet fondée sur l’idée que les combattants de la Grande Guerre, enserrés dans un système de contraintes étatiques oppressives – gendarmes tirant dans le dos des troupiers, cours martiales sommaires, fusillades pour l’exemple – et de propagande aliénante, firent pendant quatre années les frais d’une guerre qui leur était largement extérieure, acteurs passifs d’un conflit largement subi.

L’auteur de ces lignes ne saurait cacher qu’il n’est pas neutre en la matière, et que ses propres travaux l’inscriventsans ambiguïté dans le sillage de l’école du consentement. D’autant moins qu’il paraît difficile de répondre à Rémy Cazals et Frédéric Rousseau. Ceux-ci s’appuient sur un seul type de source, le témoignage, sur un seul pays, la France, alors qu’il semble raisonnable de penser qu’à conflit mondial, perspective mondiale, et qu’il serait sage de ne négliger aucun apport documentaire. L’accumulation de témoignages à laquelle ils procèdent ne conduit dans les faits qu’au constat de l’aporie des systèmes historiographiques d’administration de la preuve : traiter du consentement ou de la contrainte, c’est tenter de comprendre les représentations de 70 millions de combattants, de 250 millions d’Européens en guerre, sonder autant de cerveaux. Et nous trouverons toujours un témoignage invalidant l’une ou l’autre des deux thèses, sans parler des quelques 249 millions d’individus qui n’auront jamais laissé leur sentiment sur ce sujet, et d’un autre groupe, plus malaisément quantifiable encore, qui a changé d’avis sur la question entre 1918 et 2001, et a donc exprimé les deux avis…

Au-delà de cette première aporie, d’autres chercheurs, comme Antoine Prost ou Nicolas Mariot, ont opposé un certain nombre d’arguments à la thèse du consentement. Antoine Prost en a sans doute été l’un des commentateurs les plus constants. S’il n’adhère pas sans discussion, loin s’en faut, aux thèses de Rémy Cazals et Frédéric Rousseau, il objecte très sérieusement à un certain nombre de thèses de 14-18. Sa première critique s’adresse au concept de culture de guerre, trop uniformisateur à ses yeux, et qui ne rend pas compte de la diversité des représentations des millions de soldats du front. Il lui préfère un pluriel et un système de représentations intégrant l’héritage des cultures professionnelles du temps de paix. Récusant l’idée d’une guerre vécue au sceau de la Croisade, il y voit un mélange complexe de patriotisme défensif, de résignation et d’amour du travail bien fait, mené jusqu’au bout, qu’il subsume lui aussi sous le terme de consentement, mais dans une autre acception que celle dont usent Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker.

Caractérisant la polémique entre tenants du consentement et partisans de la contrainte, Antoine Prost met par ailleurs au jour l’aporie du débat sur le témoignage et sur la diffusion de la violence interpersonnelle dans la Grande Guerre. Mais il pense en sortir par le recours à la sociologie des conflits postérieurs, à l’enquête menée en 1945 par le colonel Marshall au sein de 400 compagnies d’infanterie américaine, en tentant de montrer que rares – 25 % au maximum – sont les soldats qui ont tué durant la Seconde Guerre mondiale et dans les conflits suivants. Il ne note cependant pas que le colonel Marshall développa un protocole d’enquête pour le moins curieux. Les interviews furent menées en présence des officiers, autour d’un questionnaire extrêmement standardisé qui méconnaissait la question de la dimension intime du rapport du soldat à la mort en guerre. Au quantitativisme sociologique, les hommes n’ont-ils pas opposé le silence du soldat ? Le traumatisme est inévitablement cousu de silence. On pourrait donner des centaines d’exemples de ce silence combattant autour de la blessure narcissique intime engendrée par le fait d’exercer la violence interpersonnelle ; donner certes aussi, à titre de contre-exemple, d’autres témoignages d’hommes racontant tout naturellement, pour reprendre un récit de Paul Fussell, « avoir vu ce putain de Jap descendre cette putain de colline, avoir pris [leur] putain de fusil et lui avoir collé une putain de balle entre ces deux putains d’yeux ».

Cette enquête sociologique, élément central du dispositif autorisant Antoine Prost à mettre en doute la massivité de l’expérience de la violence interpersonnelle, semble peu convaincante face aux innombrables armes blanches issues de l’artisanat des tranchées, retrouvées sur tous les fronts et dans toutes les armées de la Grande Guerre. Elle pèse par ailleurs de peu de poids face aux pratiques d’instruction des soldats allemands qui intègrent l’expérience des premières lignes en recourant à une formation de plus en plus importante au combat rapproché, à la lutte à l’arme blanche, ainsi que l’a parfaitement montré la thèse d’Anne Duménil sur les combattants allemands de la Grande Guerre.

Il ne s’agit donc pas ici d’avancer l’hypothèse de l’universalité de l’expérience du «  tuer en face-à-face  » [Joanna Bourke], tant il est clair que l’approche du danger, en situation de combat, dilue les groupes, qui arrivent extraordinairement diminués en effectifs au contact direct de l’ennemi (sur ce point le colonel Marshall et Antoine Prost ont raison). Mais seulement de défendre que plus grande encore serait l’erreur consistant, comme tend à le faire Antoine Prost, à isoler des « tueurs » qui se seraient spécialisés dans cette besogne et auraient fini par y prendre plaisir. Antoine Prost conclut en effet l’un des articles critiques consacrés à 14-18 en évoquant cette catégorie particulière : « Il y a eu des tueurs, et des unités spéciales pour eux ». Tout se passe selon lui comme si ces hommes étaient séparés du commun des soldats. Vision rassurante, mais bien éloignée de la réalité.

Le kaléidoscope de la guerre

La guerre est un kaléidoscope. Pour peu que l’on dispose des moyens d’approcher les comportements individuels pendant la Grande Guerre, moyens dont on dispose effectivement pour d’autres conflits ou d’autres armées, il s’avère que la mosaïque des comportements y fut suffisamment complexe pour qu’un homme fasse preuve un jour de la pire violence et qu’il épargne son adversaire le jour suivant, voire que ces deux comportements se succèdent à quelques minutes d’écart. Le cas de Guy Cabaldon, soldat américain ayant participé au débarquement à Saïpan en juin 1944, et affecté au nettoyage des grottes qui trouent les célèbres falaises, est ici éclairant. En premier lieu parce qu’il semble faire partie d’une unité d’éclaireurs employés dans les missions les plus dangereuses, et parce qu’il ne cache pas le fait d’avoir tué un nombre important de Japonais durant ses missions. Ce jeune homme est-il un «  tueur-né  » conforme à la description qu’en faisait Prost  ? Non. Il n’a pas été affecté à cette unité et à cette tâche en raison de son affinité avec la tuerie, mais parce qu’il est l’un des rares combattants américains à parler couramment le japonais. Et c’est cette aptitude qui conduit Cabaldon à entreprendre de convaincre les Japonais de se rendre. Tuant sans aucune pitié les Japonais isolés qu’il rencontre, Cabaldon déploie dans le même temps des trésors d’ingéniosité et prend des risques énormes, mettant sa vie en jeu pour tenter d’éviter les vagues de suicides collectifs de civils et de militaires se jetant du haut des falaises. Peut-on tenter de différencier son comportement selon le statut des individus rencontrés ? La clé ne fonctionne pas : il tue des soldats et en « sauve » d’autres, même si son attitude est invariablement pacifique face aux populations civiles. Notons enfin qu’il continue, quarante années après les faits, à haïr les soldats japonais, ce qui rend son comportement plus étrange encore.

Il ne s’agit nullement d’imposer le cas de Cabaldon comme un cas d’école, valable pour tous les conflits et tous les comportements. Cet homme fut tout à la fois un «  chien de guerre  », en pointe de ces pratiques de violence extrême mises en lumière par John Dower dans le Pacifique, et l’un de ces soldats tentant au péril de sa propre existence de sauver des vies humaines, civiles comme militaires. Tout cela en l’espace de quelques jours, de quelques heures. Le cas de Cabaldon, en dernière instance, illustre simplement le fait que l’on ne saurait se risquer à dresser, comme le fait Antoine Prost, une typologie des soldats sans encourir ce reproche d’uniformisation qu’il adresse à Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker.

Expériences de guerre

On pourrait, pour terminer, éclairer cette diversité par deux exemples d’expérience de guerre. Werner Best n’a pas fait la Grande Guerre. Il est né en 1903, en Rhénanie, dans une famille bourgeoise. Son père, incorporé dès 1914, meurt aux premiers combats. Sa mort déclenche un deuil dévastateur durant lequel, selon son propre récit de vie, sa mère s’effondre nerveusement, le laissant seul face aux soucis de la vie ; seul, aussi, face à l’effondrement de la structure familiale. Son grand-père meurt sous le coup de l’annonce de la mort de son fils. Et Werner Best vit ce deuil sous le signe de la culture de guerre et du consentement.

Dans le récit de sa vie, il raconte cette expérience et dépeint le souvenir d’une enfance marquée par la privation et la perte, remobilisées en termes de consentement au conflit. Werner Best évoque aussi son désir enfantin de participation physique au conflit et montre comment il a intériorisé le mythe de l’enfant-soldat. Ce dernier élément était commun à toutes les cultures de guerre nationales, lesquelles donnaient en modèle une norme de l’enfant sérieux, grave et obéissant, communiant dans la conscience du sacrifice consenti par ses aînés au front. Best semble bien être un archétype de cette culture de guerre marquée au sceau du consentement. Dès 1919, Werner Best s’engage dans un militantisme ethno-nationaliste, qu’il exprime en des termes tout droit issus de cette culture de guerre. Comme la Grande Guerre, ce militantisme völkisch devient sous sa plume une lutte défensive. Comme dans la Grande Guerre, il y va de la sécurité vitale de l’Allemagne, entourée d’un « monde d’ennemis », et Best finit même par voir dans l’occupation française de la Rhénanie et de la Ruhr en 1923 un « ambitieux plan français d’extermination ». Cet imaginaire apocalyptique, cette angoisse eschatologique née de la guerre et de la sortie de guerre, Best le réinvestit rapidement dans le nazisme. Après une ascension fulgurante au sein de la SS, il devient à 36 ans le numéro 2 de la Gestapo, responsable du recrutement de centaines de jeunes juristes diplômés, enfants de la guerre passés par le militantisme völkischcomme lui. À partir de 1941 ces jeunes diplômés sont envoyés en Russie pour diriger les Einsatzgruppen et mettre en place le génocide, plan d’extermination pensé avec l’outillage mental qu’ils avaient mobilisé pour analyser la sortie de guerre de 1918 et qui a été radicalisé par le déterminisme racial nazi.

Passons au second exemple, apparemment aux antipodes. Norbert Elias, lui, a fait la guerre. Ses biographes en font une analyse rapide, décrivant Elias dans les termes de l’école de la contrainte, comme « un bidasse paumé, impliqué à [son] corps défendant dans une aventure qui n’est pas la sienne ». La seule évocation de l’expériencede guerre d’Elias par lui-même est la mention d’une « blessure » sur le front ouest en 1917. Puis c’est le silence, jusqu’à son immatriculation à l’université de Breslau en 1919. Tentons malgré tout de reconstruire son itinéraire. Norbert Elias est né en 1897 et incorporé en 1914 dans les transmissions, à 17 ans : l’arme qu’il choisit, théoriquement moins exposée au combat, selon ses proches, est en fait extrêmement dangereuse et consiste à maintenir les communications dans les premières lignes, ainsi qu’à surveiller les dispositifs de communications de l’adversaire. Arme technique, certes, mais traversée de missions dans le no man’s land, de patrouilles de nuit, et de combat corps à corps avec les patrouilles ennemies. Mais sur tout cela, le silence…

La blessure de 1917 ne fut pas physique : point de trace de dossier médical, pas de séquelles. Un choc traumatique, à n’en pas douter, duquel Elias émerge au moment où il entame son cursus académique dans une ville, Breslau, marquée du sceau de la guerre entre Polonais et Allemands. Marquée, aussi, par un militantisme étudiant völkischmajoritaire, mené par des hommes au profil proche de celui de Werner Best évoqué plus haut. Point de trace de cette guerre après la guerre, dans les écrits d’Elias. Point de trace de la guerre non plus, d’ailleurs : sur les milliers de pages de l’œuvre du sociologue, Stéphane Audoin-Rouzeau a dénombré moins d’une demi-douzaine de références à la guerre de 1914-1918. Le silence du soldat, ici, est presque total. C’est le silence du traumatisme, un silence autour duquel on peut penser que toute la théorie de la civilisation des mœurs s’est construite. Car on peut lire toute son œuvre comme une ambitieuse tentative de contournement de cette séquence de violence traumatique dont Elias était sorti amnésique. Ce que son inconscient a voulu rejeter en 1917, son intellect l’a nié tout au long de sa vie. Alors que Best a placé toute sa vie sous le signe de la guerre continuée dans le militantisme nazi, Elias a placé la sienne sous celui de la forclusion d’un événement, laquelle souligne par son existence même sa centralité. Le logos nazi de l’enfant en guerre et le silence du soldat plaidaient ainsi tous deux pour la dimension matricielle de la grande ordalie guerrière, que cette dernière ait été acceptée ou refusée.

L’expérience de ces deux Allemands en guerre illustre bien, à mon sens, le fait que la guerre ne se laisse pas enfermer dans un cadre interprétatif laissant de côté la subjectivité des êtres qui la font. Aucun appareil de contrainte n’a pu obliger des millions de personnes à rester quatre années dans la fournaise guerrière. Le cas russe, avec son armée si répressive et ses trois millions de déserteurs, le montre bien. Il est tout aussi illusoire de vouloir faire de la guerre le révélateur d’une « nature humaine » minoritaire, qui aurait un goût particulier pour la violence interpersonnelle mais vivrait en dehors d’une autre « nature humaine » majoritaire, laquelle ne verrait dans la guerre qu’un « travail » à faire consciencieusement. La guerre ne révèle pas nécessairement des brutes, mais elle en fabrique, inexorablement.

Les pires des « tueurs » ne ressortent pas eux-mêmes indemnes de la violence infligée. Tous en payent le coût psychique à un moment ou un autre, malgré tous les phénomènes d’accoutumance. Rares cependant sont ceux qui ne se départissent jamais de leur brutalité. Plus rares encore sont ceux qui finissent par trouver la parole libératrice et qui, comme certains anciens membres des Einsatzgruppendevant leurs juges, disent la violence qui les habitait et les entourait, et trouvent dans cette confession comme une consolation quasi thérapeutique, délivrant de la violence du silence du soldat.