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Izidora : droit de ville et de parole

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Izidora : droit de ville et de parole

Comment habiter un espace qui nous est refusé ? O direito à cidade, le droit à la ville est revendiqué par les habitants et les militants d’Izidora, une occupation située au nord de la ville de Belo Horizonte. Ils témoignent par leurs luttes et leurs récits du fait qu’habiter la ville, c’est aussi la faire.

En mai 1968, Henri Lefebvre publie Le droit à la ville où il critique la posture déterministe et métaphysique de l’urbanisme moderne : la ville ne saurait se réduire au projet de l’architecte, de l’ingénieur et de l’administration publique. Selon Lefebvre, la vie sociale et ses dynamiques sont indispensables au développement d’une pensée sur l’urbanisme et les forces qui produisent la ville.

De fait, la critique de Lefebvre va bien au-delà d’une dénonciation de la limite d’un projet, elle souligne et condamne la tournure aliénante de l’urbanisme moderne qui réduit les problèmes urbains à des questions administratives, techniques et scientifiques. Ainsi, plutôt que de penser la ville comme une construction et un droit propre au citoyen, cet urbanisme fait du citoyen un objet plus qu’un sujet de l’espace social et se met au service de l’État pour contrôler la population.

Vue d’un des quartiers de l’Izidora

Inaugurée en 1897, la ville de Belo Horizonte (BH) [1], capitale de l’État de Minas Gerais au Brésil, s’est développée selon le modèle critiqué par Lefebvre. Le projet d’agrandissement de la ville envisageait toute sa croissance à l’intérieur d’une ceinture nommé Contorno. Cette grande avenue distribuait les sièges du pouvoir public, ainsi que les services et commerces dédiés à une population de fonctionnaires bien rémunérés et à une classe sociale aisée. Mais peu à peu la ville a excédé le Contorno et s’est rebellée contre ce qui était planifié. Une population économiquement défavorisée, issue en majorité d’une migration de zones rurales vers la « grande ville » en quête d’une vie meilleure, s’est installée au-delà de la ceinture, dans des terrains éloignés de l’accès à l’emploi, à l’éducation et aux services publics.

Ces premières favelas dessinaient une frontière entre le centre riche qui détient les moyens de production et les services publics, et la périphérie. Ces favelas sont les premières occupations urbaines, aux marges de la ville, qui ont rendu visible la ségrégation de l’espace social. Là, ni égouts, ni santé, ni éducation, ni emploi.

Aujourd’hui, cette ségrégation de l’espace social à Belo Horizonte comme dans d’autres villes brésiliennes prend une forme nouvelle. La modernisation des villes complexifie la dichotomie centre/favela. La ville ne tourne plus autour d’un seul axe. Belo Horizonte, qui a d’abord repoussé les limites du Contorno avec les favelas, s’est ensuite encore développée selon la logique de l’exploitation immobilière. D’anciennes favelas ont aujourd’hui accès, même si c’est de façon précaire, à certains services publics tandis que d’autres, encore plus éloignées du centre-ville subissent l’exclusion des premières favelas. De grands complexes immobiliers ont été construits avec des habitations très petites à destination d’une population pauvre déplacée contre son gré par l’État, et sans tenir compte de la composition des ménages. Les zones où ils sont implantés sont des zones d’extrême violence.

L’Izidora est le nom de l’occupation d’une de ces zones encore désertique et éloignée de la ville, occupation plus structurée qu’un simple campement. S’y joue l’un des plus grands conflits à propos du droit à la terre en Amérique latine. Ce quartier s’est formé en 2013 à partir de trois occupations urbaines [2]. Cette année-là, de nombreuses manifestations contre la Coupe des confédérations et la Coupe du monde, menées par des militants, des experts en sciences politiques, ont rassemblé des citoyens qui dénonçaient le ravage de ces événements sur les villes. Le point d’orgue en a été la vague d’expulsions forcées organisée pour l’implantation des infrastructures prévues pour ces méga-événements (hôtels, stades et travaux routiers). Les manifestations contre la démocratie corrompue et ses politiques de mobilité urbaine aux coûts prohibitifs sans contrepartie pour la population ont été réprimées par le gouvernement de façon extrêmement violente, la police n’hésitant pas à utiliser des tactiques militaires contre des citoyens brésiliens.

C’est dans ce contexte qu’Izidora s’est constituée, dans une zone à l’abandon qui par la suite a intéressé de nouveaux projets immobiliers, en résistance à la financiarisation de la terre, aux mégaprojets et à la spéculation [3]. En défendant la production de l’espace social et le droit à la ville, en résistant à l’idée d’une ville moderne et positiviste programmée par l’État selon les intérêts du capital, l’occupation de l’Izidora s’est engagée dans des conflits juridiques et politiques. Mais c’est à cette condition que pouvait être tenu le pari de la production d’un espace social en marge de l’État, qui réclame sa reconnaissance par ce même État dit « démocratique », alors que celui-ci préfère ignorer les revendications du droit à la terre et à l’habitation.

Comme Lefebvre, nous considérons que la ville et l’espace social se construisent avec le citoyen et que la pratique sociale est comme une œuvre d’art. Depuis 2014 nous avons donc accompagné les habitants de l’Izidora dans leur vie quotidienne, les expulsions, les manifestations politiques, les fêtes locales et la production de films. Au cœur de cette expérience, l’engagement militant en faveur du droit à la terre et à l’habitation a rencontré celui du professionnel de santé mentale travaillant sur le terrain de la prévention, et de l’accompagnement des femmes, des enfants et des adolescents mis à l’écart des systèmes socio-éducatif et de santé. De la rencontre avec cette occupation urbaine ont émergé plusieurs questions autour desquelles mener une réflexion : l’accès à la santé est-il indissociable du droit à la ville, du droit à habiter ? Comment promouvoir la santé dans des habitations insalubres dont les loyers sont tels qu’ils pèsent sur les dépenses de nourriture ? Comment insérer des patients dans des circuits de suivis publics sans lien social ? Enfin, quel enseignement tirer de ces territoires en construction ?

Au cœur de cette expérience, l’engagement militant en faveur du droit à la terre et à l’habitation a rencontré celui du professionnel de la santé mentale travaillant sur le terrain de la prévention, et de l’accompagnement des populations mises à l’écart des systèmes socio-éducatif et de santé.

Raquel Rolnik, rapporteuse spéciale des Nations unies sur le droit à un logement convenable, fait dans son livre [4] une analyse des logiques qui opposent habitations précaires et néolibéralisme en 1990 dans différentes parties du monde, après l’effondrement de l’État-providence amorcé dès la fin des années 1970. Au Brésil, la subordination au capital international, soit par l’adoption libre de cette politique, soit du fait des conditions financières imposées par la Banque mondiale ou le Fond monétaire international, ont abouti, lors des gouvernements de Lula et Dilma Rousseff, au programme Minha casa, minha vida (Ma maison, ma vie) qui eurent de nombreuses conséquences sur le mouvement de l’Izidora.

Pour Raquel Rolnik, le lien entre la politique du logement, les politiques financières, et la propriété privée a abouti à ce qu’elle appelle une « financiarisation de la terre ». Ce phénomène coïncide avec la fin de l’État-providence dans des pays d’économies centralisées et gagne les pays d’économies périphériques par les accords passés avec la Banque mondiale et le Fond monétaire international, au mépris des mouvements sociaux pour l’accès au droit au logement, et ignorant leur fonction sociale, culturelle et subjective dans la ville. La valeur de la terre est ravalée à sa seule valeur économique.

Les règles de la finance mondiale, le réseau complexe des crédits sont devenus le nouveau paradigme des marchés financiers, engageant la construction de logements plus grands et plus coûteux dont sont exclues les classes moyennes et plus pauvres. D’un côté l’endettement finit par affaiblir l’État, de l’autre le bénéfice des entreprises du secteur du bâtiment augmente et se présente comme facteur de relance économique. Alors, pourquoi des expulsions ? Pourquoi la crise de la terre ? Pourquoi la population des sans-abris, des sans-terre ne cesse-t-elle d’augmenter ? Toujours selon Rolnik : « Dans le langage des contrats financiers, la désignation des territoires est réduite à la dimension de leur valeur économique et à la perspective des rendements futurs pour lesquels la garantie de la perpétuité de la propriété privée est une condition. [5] » Ce mur d’argent a engendré une croissance de 16,2 % des actifs financiers (actions, titres, investissement, etc), entre 1980 et 2010, pendant que la croissance du PIB mondial est de 5 % sur la même période. Sur le terrain, l’écart se creuse. Le capital spéculatif s’étend sur la terre sans tisser de lien avec la terre. La marchandisation de l’habitation a des effets directs sur le droit au logement. La croyance que le marché pourrait réguler l’attribution des logements en s’associant aux nouveaux produits financiers déplace la vision du logement qui ne sera plus un bien commun. Ainsi, la victoire du parti de gauche, le Parti des Travailleurs (PT), a été de courte durée, le triomphe des travailleurs, des pauvres, des exclus de la société s’est heurté aux forces économiques, et le mandat de Lula a été marqué par l’alliance avec les partis conservateurs. Celui de Dilma Rousseff s’est plié à l’opposition des forces conservatrices aux nouvelles politiques sociales. Cette instabilité politique a affaibli le PT qui n’a pas pu mener son projet politique de défense du logement comme bien commun et de redistribution des terres. Aujourd’hui, l’extrême-droite au pouvoir bafoue les politiques sociales et les mouvements qui en découlent et de nombreux projets sont en suspens depuis l’impeachment de Dilma Rousseff.

L’Izidora, dans la région nord de Belo Horizonte s’étend sur plus de 10 millions de m2, tandis que la part de la ville à l’intérieur du Contorno compte 8,9 millions de m2. Cette zone est une réserve écologique qui abrite un quilombo [6]. L’Izidora est aujourd’hui le seul espace de Belo Horizonte assez vaste pour la réalisation d’un projet immobilier gigantesque. Cette zone a été cédée par l’État il y a plus d’un siècle à la famille Werneck afin d’y bâtir un asile « accueillant les aliénés et les malades ». Depuis la fermeture de cet asile, il n’y a plus eu aucune nouvelle construction, à l’exception du quilombo dont l’implantation est en voie de reconnaissance par le gouvernement, et de l’Izidora.

Le projet de développement prévu pour cette région vise la modernisation du secteur nord de Belo Horizonte où la population est majoritairement pauvre. Ainsi, le centre administratif de la ville y a été déplacé, une voie rapide de bus y a été ouverte et l’aéroport international réhabilité. Doivent encore se succéder la construction d’une nouvelle voie périphérique, d’un parc, d’un condominium de luxe et d’un programme d’habitations populaires Minha casa, minha vida. Pour mettre en œuvre ce projet l’État doit expulser plus de 8 000 familles, c’est-à-dire 30 000 personnes.

Image extraite des documentaires « Ocupar, resistir, construir » et « Mulheres na luta em Izidora »

Or l’Izidora existe déjà comme une zone citoyenne autonome. L’État ne lui reconnaît ni les droits fondamentaux prévus dans la Constitution ni l’accès aux services publics pour les personnes qui y vivent. Les enfants et adolescents sont objets de discrimination à l’école quand ils réussissent à y rentrer. Ils en ont témoigné lors de la Conférence libre des droits de l’enfant et des adolescents organisée par le réseau de soutien à l’Izidora. La population a réussi à construire son propre système d’égouts, ses places, ses rues, avec quelques aides de l’Université d’architecture et d’urbanisme. Pourtant l’État va jusqu’à nier l’existence de l’Izidora, qui n’apparaît pas sur les relevés informatiques : comme si cette zone était restée inhabitée. Le projet administratif ne respecte pas la production de la ville par ses propres habitants.

Le 19 septembre 2016, le tribunal de Justice de l’État du Minas Gerais a décidé de l’expulsion des familles par la police sans aucune proposition d’autres logements, se contentant de fournir deux mille cartons aux habitants pour qu’ils emballent leurs affaires. Le juge a alors comparé le conflit de l’Izidora à un match de foot : « L’équipe qui est en train de perdre demande toujours une prolongation, mais cette équipe doit accepter de perdre ! » Au Brésil, grands projets et matchs de foot précipitent la population la plus vulnérable vers la misère et la dépossession de leurs logements.

Le Brésil est dans un moment de grande instabilité où la moralisation du système politique et la chasse à la corruption sont comme un jeu de dominos touchant la gauche comme la droite et à chaque fois qu’un politique tombe, il fait vaciller le suivant, empêchant toute visibilité. Dans ces circonstances qui peut dialoguer avec l’Izidora ? Le gouverneur de l’État de Minas Gerais, Fernando Pimentel, n’a pas autorisé l’expulsion par les forces de police, mais ce même gouverneur est accusé de corruption et peut perdre sa fonction. Le nouveau maire de Belo Horizonte, soi-disant sans étiquette politique, promet de ne pas mener à son terme l’expulsion de l’Izidora. Pendant ces discussions, les allocations sociales diminuent, le système de santé s’écroule et une part croissante de la population n’a toujours pas accès aux droits.

Pourtant le territoire de l’Izidora reste un enjeu. Il est sur l’agenda des élus et la résistance quotidienne de sa population régie par les mots d’ordre « occuper, construire, faire résistance » ne faiblit pas.

En 2014, quand nous sommes arrivés à l’Izidora, il fallait franchir des barrières pour y accéder et l’occupation était sous surveillance continue de la police. C’était un endroit en guerre. Pendant la nuit, des discussions enflammées défendaient la valeur du lien entre tous les habitants, qu’ils soient ou non impliqués dans la lutte. La veille des expulsions, nous recevions des femmes désorientées, des personnes en situation d’extrême angoisse. Et nous étions quotidiennement témoins de la construction d’une communauté où le partage est un acte fondamental, celui de la construction de règles de vie, comme celui de la réalisation de fêtes communautaires et de rites propres au mouvement.

Les histoires des habitants de l’Izidora se tissent avec la longue histoire de l’exclusion et de l’appauvrissement de la société brésilienne. Notre société est marquée par la colonisation, l’esclavage, la confiscation des terres et des richesses, qui précipite une grande partie de sa population vers la pauvreté et la misère. Opposés à l’impératif contemporain de la consommation, les habitants de l’Izidora cherchent à forger le droit de chacun à construire son propre logement, le droit d’organiser un espace à partir d’un nouveau lien social.

Opposés à l’impératif contemporain de la consommation, les habitants de l’Izidora cherchent à forger le droit de chacun à construire son propre logement, le droit d’organiser un espace à partir d’un nouveau lien social.

Nous avons pu témoigner de cette fraternité très présente dans les multirão (groupes de bénévoles qui se constituent pour mener à bien des chantiers) pour la construction des maisons, dans la culture des jardins capables de fournir une alimentation de qualité, gérée par une coopérative locale. L’histoire de Tereza en témoigne. Elle nous raconte que son médecin la prévient des dangers de son mode de vie pour son diabète. Mais changer de vie implique un loyer qu’elle ne peut assumer. Elle décide alors de se construire une maison dans l’Izidora. Sa maison faite de matériaux recyclables, et d’objets détournés devient une véritable œuvre d’art. D’autres habitants, comme cette femme, témoignent de l’amélioration de leur santé, et de leur stress depuis leur installation dans cette zone, où ils manquent pourtant de suivi médical. Chez chaque habitant nous sommes reçus autour d’un café pour recueillir des histoires de vie. L’histoire collective de ce lieu est tissée de l’histoire de chacun. La singularité a une place dans leurs discours, et cette singularité parvient à s’inscrire dans la résistance et la lutte pour défendre ce territoire contre l’État et la police. Au point qu’ils se disent prêts à mourir pour défendre leur maison. Et pourtant l’Izidora n’est toujours pas reconnue par l’État autrement que comme un conflit juridico-politique. En 2014, des flyers ont été jetés d’hélicoptère par la police menaçant les habitants.

Le 19 juin 2015 a eu lieu la plus grande manifestation de l’Izidora qui s’est affrontée à la police militaire. Celle-ci s’est servie de bombes de gaz lacrymogène et de balles de caoutchouc contre des enfants, des femmes… Les scènes ont été filmées par Kadu Freitas et ont plus tard constitué un documentaire, où il dit : « Est-ce que c’est cela que vous voulez ? Lancer des bombes contre des enfants ? C’est un État de merde ! Et je veux que tous puissent le voir. » Cet homme, qui jouait un rôle déterminant dans le mouvement, a été assassiné quelques mois plus tard lors d’une embuscade dans l’une des occupations. La mort de Kadu a blessé l’Izidora dont un autre membre important avait été déjà assassiné, Manoel Bahia.

Image extraite des documentaires « Ocupar, resistir, construir » et « Mulheres na luta em Izidora »

Les mots de Kadu sont repris par les sympathisants de la cause de l’Izidora et les habitants qui se les transmettent et veillent à les garder vivants, à écrire et à produire des films [7] pour que tout le monde puisse voir et savoir ce qui se passe dans ce lieu. Mais cette histoire reste constamment mise à l’écart par les médias brésiliens, reléguée et niée pendant que l’Izidora continue de se construire par lui-même et d’ouvrir des espaces dans l’espoir d’une société plus juste.

L’Izidora montre que dans un moment de destitution de la loi et de l’autorité de l’État, aux marges de cet État capitaliste, se proposent au travers de ces constructions de nouvelles formes de loi et d’autorité. Dans ce mouvement, les places de responsabilités, formelles et informelles, sont occupées par des femmes. À l’heure de la défaillance du pouvoir masculin, où la suprématie des hommes politiques vacille, les femmes font valoir aux marges de la ville marchandisée des liens vivants, elles soutiennent une utopie.

Post-scriptum

Traduit du portugais par Fernanda K. Xavier.

Roberta Von Randow est psychologue. Elle est engagée dans le réseau Resite Izidora et participe aux négociations avec l’État pour le recensement des familles de l’Izidora.

Notes

[1La ville de Belo Horizonte a aujourd’hui une population d’environ 2 502 557 et sa région métropolitaine compte environ 5 829 923 habitants.

[2Julia Franzoni, Daniela Faria & Natacha Rena, « Cartografia Indisciplinar do Conflito da Izidora em Belo Horizonte », Contested Cities — Congresso Internacional Madrid 2016, Stream 5, article n. 5-540, http://blog.indisciplinar.com/wp-co....

[3Julia Franzoni, Arthur Nasciutti & Natacha Rena, « O financiamento público da guetização social na Região do Isidoro em Belo Horizonte : a Perversão dos Instrumentos Urbanísiticos da Operação Urbana e do Parcelamento do Solo ». XVIII Congresso Brasileiro de Direito Urbanístico — GT 03 — Conflitos fundiários urbanos : atores, práticas e soluções alternativas, http://blog.indisciplinar.com/artigos.

[4 Raquel Rolnik, Guerra dos Lugares : a Colonização da Terra e da Moradia na Era das Finanças, Ed. Boitempo, 2015.

[5Rolnik, op. cit., p.13.

[6La plupart des habitants de quilombos (appelés quilombolas) étaient des esclaves fuyant les plantations au moment de la colonisation, venus de différents pays et continents.

[7Ocupar, resistir, construir, Minas Gerais, 2015, réalisé par Dayanne Naesse, Edinho Vieira, Juliano Vitral & Roberta von Randow. Mulheres na luta em Izidora, Minas Gerais, 2014, réalisé par Fabiana Leite.