Vacarme 80 / Commencer

le premier visage

par

sur un mur en suivant l’ombre d’une forme que la lumière fait paraître, c’est son portrait, le premier, ligne fine bien dépliée tout autour du visage, un profil vaporeux qui figure à moitié, le fiancé depuis le menton jusqu’au sommet du front et à la racine des cheveux, pour mieux le retenir tandis qu’il s’en va, c’est la fantaisie mélancolique qu’a trouvée la jeune fille, un joli rêve et un bel arrangement. Son fantôme d’image sans signes distinctifs et la mine toujours égale, détaché et suspendu dans un léger vibrato du fait de l’air et de l’éclairage, en vue de garder à demeure le futur absent dessiné au trait avant d’être développé en argile par le potier son père qualifié. Un masque qui s’ouvre en deux, en laisse voir un second puis un autre de la largeur de son visage pâle, de son visage plat comme une feuille, le dernier, dédoublé en ombre portée, les yeux aussi vides et délavés que ceux d’une statue et ce calme inquiétant