La Sonore : une caisse de résonance

La Sonore, ce CD qu’on trouvera désormais dans chaque numéro de Vacarme, est née d’une rencontre. Isabelle Rèbre et Benoît Artaud, tous deux producteurs de radio, avaient depuis longtemps le projet d’une revue sonore. Il y manquait un support qui en permette la diffusion : une caisse de résonance. Ils étaient lecteurs de Vacarme, ils nous ont proposé de travailler ensemble.

Le titre « Vacarme » avait tout l’air d’une invitation. Adjoindre une rubrique sonore à la revue papier, c’était aussi reprendre et poursuivre, sur un autre mode, l’idée initiale de Vacarme : ouvrir un espace commun entre des pratiques relativement étanches les unes aux autres. Quels liens se tissent entre le domaine de l’écrit et le travail du son ? Que se passe-t-il quand surgissent, au sein d’une revue de papier, des voix, c’est-à-dire une autre forme de présence des corps et des idées ?

Au fil des discussions, La Sonore est devenue une rubrique à part entière de Vacarme. Son pari : enregistrer des paroles qui ne peuvent exister que dans l’espace d’une conversation, constituer un répertoire des sons d’aujourd’hui, ouvrir des portes, donner à entendre. Son pari, c’est aussi d’inviter un musicien - ici, Rodolphe Burger - à se saisir de cette matière et à la transformer. Chaque numéro sera construit à partir d’un thème ou d’une forme - enquête, entretien, archives... - et prendra appui sur un travail : cette fois, celui du collectif Précipité, à l’articulation de l’engagement et de la création.

Ce « nouveau » Vacarme a un coût, que nous ne voulions pas faire peser excessivement sur le prix de vente du journal : il n’avait pas changé depuis cinq ans, il passe aujourd’hui de 9,20 euros à 10 euros. Le reste a été financé par la DICREAM, qui a choisi de soutenir ce projet. Qu’elle en soit remerciée, ainsi que Pierre Bergé, Gandi et le CNL, sans qui la revue papier n’aurait pas les moyens d’exister.