Autoportraits présidentiels Typologies / 4

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Champion du monde libre, héraut du nouvel ordre mondial, arbitre impartial, défenseur des Droits de l’homme ou pourfendeur du terrorisme. La vérité des personnages importe peu tant le monde qu’ils contribuent à produire est réel. Chaque figure de président construite par l’administration américaine depuis vingt-cinq ans dessine en effet une conception du monde qui redéfinit les menaces planétaires, mais elle exerce surtout un pouvoir d’assignation sur ceux qui lui donnent la réplique, y compris quand il s’agit de la dénoncer.

À quelle menace planétaire sommes-nous aujourd’hui confrontés ? À quel titre nous estimons-nous requis de faire face au péril qui nous guette ? Quels actes procèdent du devoir d’engagement dont nous nous réclamons ? Vers quel objectif tendent les responsabilités que nous assumons ? Rapportés aux administrations américaines du dernier quart de siècle, les discours conçus pour répondre à ces quatre questions forment une galerie d’« autoportraits »présidentiels fort contrastés : on y distingue tour à tour le champion d’un monde libre et décidé à ruiner les ambitions de l’empire du mal totalitaire, le promoteur d’un nouvel ordre mondial soucieux de mettre au pas les États délinquants, le représentant éminent d’une communauté internationale déterminée à demeurer impartiale devant la résurgence de conflits tribaux, le dépositaire de l’engagement des démocraties à conjurer la répétition des tragédies du XXème siècle et enfin le protecteur d’une civilisation menacée par le terrorisme et les gouvernements qui le soutiennent.

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Le premier de ces cinq personnages, l’homme du défi lancé au communisme, ne s’est pas contenté de reprendre à son compte un péril vieux de trente-cinq ans. Le danger spécifique dont il a tiré son propre portrait lui semblait plutôt résider dans les faux semblants d’une « détente » dont le seul bénéficiaire était, à ses yeux, l’Union Soviétique. Celle-ci avait en effet tiré parti du coupable relâchement de son adversaire pour développer son armement conventionnel et poursuivre son offensive, alors que dans le même temps, les Occidentaux, et plus particulièrement les Européens de l’Ouest, se laissaient gagner par les illusions émollientes du pacifisme.

Parce qu’il s’estimait à la fois tenu de protéger le « mode de vie »de son peuple et défié par un ennemi déterminé à assujettir la terre entière, le nouveau champion du monde libre se déclarait alors fondé à prétendre que l’unique manière de contenir l’Empire du mal était de le défaire. Autrement dit, le seul rôle qui lui paraissait digne des enjeux de l’heure ne consistait pas à endiguer la progression du communisme mais bien à libérer l’humanité de son emprise. À cette fin, il était de son devoir de consentir à une augmentation sans précédent des dépenses militaires, en sorte d’entraîner les Soviétiques dans une compétition ruineuse pour eux, mais aussi d’offrir un soutien sans réserve à tous les résistants au totalitarisme : depuis les dissidents d’Europe centrale et orientale jusqu’aux régimes les plus « autoritaires » de la planète [1] — du Chili à l’Indonésie, de l’Arabie Saoudite à l’Afrique du sud — en passant par des « combattants de la liberté » tels que le chef de guerre angolais Jonas Savimbi, les Contras du Nicaragua ou la légion islamique d’Oussama Ben Laden.

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Le successeur immédiat de ce dernier champion du monde libre est apparu un an à peine après la chute du Mur de Berlin. Personnage élaboré pour les besoins tactiques d’une campagne militaire en préparation — la guerre du Golfe — le héraut du nouvel ordre mondial n’en a pas moins permis à son interprète de se soustraire à une alternative de portée plus générale. À l’époque, en effet, le locataire de la Maison Blanche se voyait offrir deux rôles pour lesquels il avait peu de goût. Sur sa droite, les nostalgiques des riches heures de la période précédente le pressaient de demeurer fidèle à la figure du traqueur d’empires malfaisants, quitte à dénier la défaite d’une Union Soviétique pourtant moribonde ou à presser la Chine de prendre la relève. Sur sa gauche, les chantres les plus enthousiastes de l’ère nouvelle l’invitaient plutôt à proclamer que la victoire du monde libre n’était rien moins que le prélude au triomphe planétaire de la démocratie et des droits de l’homme. À la fois lassé de la posture du libérateur et peu enclin à jouer les missionnaires de la démocratisation universelle, le promoteur du nouvel ordre mondial parvenait à échapper au contre-emploi en profitant de l’irascibilité d’un ancien client.

Ulcéré par l’ingratitude des États-Unis, qui osaient lui refuser le droit de s’approprier deux petites îles koweitiennes en contrepartie de son application à détruire les ambitions internationales de l’Iran, Saddam Hussein venait de manifester son dépit en envahissant le Koweït tout entier. Sans doute existait-il des raisons spécifiques de ne pas tolérer qu’un pareil caprice demeure impuni : du seul fait de l’importance stratégique du Golfe Persique, l’administration américaine ne pouvait guère se permettre de ne pas réagir. Il reste qu’en élevant l’hybris irakienne au rang d’un nouveau danger planétaire, son chef parvenait également à résoudre son dilemme, c’est-à-dire à solder le péril totalitaire sans se hasarder à promouvoir la démocratie. À l’appui de sa décision de mettre fin à l’invasion du Koweït, le maître d’œuvre de l’opération « tempête du désert » allait en effet affirmer qu’une fois délivré de tout conflit idéologique, le monde demeurait exposé aux méfaits des gouvernements délinquants. Face à cette menace de nature plus policière que politique, la tâche qui s’imposait consistait à mettre sur pied un système global de répression des États qualifiés de « voyous » parce que réfractaires au droit des gens. En raison de la puissance de son pays et en vertu de ses responsabilités de vainqueur de la guerre froide, il appartenait sans doute au Président des États-Unis de s’arroger la direction exécutive de cette police globale. Toutefois, le principe dont s’autorisait le promoteur du nouvel ordre mondial n’était autre que le respect de la souveraineté étatique, de sorte que même les États les plus rétifs à l’hégémonie américaine éprouvaient de grandes difficultés à s’opposer aux mesures prises en son nom.

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Présenté au public quelque deux ans après la guerre du Golfe, le personnage du pilote de la communauté internationale n’empruntait plus ses traits au type du policier scrupuleux : mélange remarquable d’arbitre impartial, de samaritain désolé, de conseiller conjugal infatigable et de professeur d’éducation civique, il puisait sa raison d’être dans une nouvelle description du danger inhérent à l’après-guerre froide. Selon lui, la désagrégation des régimes dictatoriaux mais stables sur lesquels s’étaient appuyés les deux superpuissances avait produit deux types d’effets : tandis que certains peuples avaient tiré parti de leur autonomie retrouvée pour effectuer une transition pacifique vers la modernité libérale et démocratique, d’autres, en revanche, avaient été happés par un sectarisme véritablement « pré-moderne ». Dans ce second groupe de sociétés, précisait le représentant de la communauté internationale, le « dégel » d’après 1989 avait rallumé de vieilles mais profondes disputes — de nature ethnique, religieuse ou simplement clanique — dont l’expression avait été entravée tout au long de la guerre froide. Plutôt qu’à la délinquance dont traitait le promoteur du nouvel ordre mondial, c’était donc à un problème d’arriération culturelle — soit à une tout autre forme de dépolitisation des enjeux — qu’était désormais associée la fin de la guerre froide, au cœur de l’Afrique comme dans les Balkans.

L’approche requise par un péril de cette nature dessinait un portrait de Président très différent de ses deux prédécesseurs. En effet, loin de se définir par rapport à un ennemi qu’il ne pouvait se permettre d’épargner — adversaire idéologique ou voyou sans foi ni loi — le représentant de la communauté internationale prenait au contraire soin d’apparaître impartial et, ce faisant, d’éviter toute confrontation militaire. Tels qu’il les concevait, les « belligérants »de l’ère nouvelle ne se divisaient pas plus en combattants de la liberté et agents du totalitarisme qu’en bandits et honnêtes gens ; le statut qui leur convenait à tous était plutôt celui d’enfants brutaux et irresponsables auxquels il s’agissait d’inculquer quelques principes rudimentaires de civilisation. Plus exactement, les tâches essentielles qui incombaient à la communauté internationale consistaient d’une part à imposer aux parties en conflit qu’elles autorisent la distribution de l’aide humanitaire aux victimes civiles de leur brutalité, et d’autre part à envoyer d’infatigables diplomates dont la mission revenait à expliquer aux chefs de guerre que le dialogue et la conciliation étaient toujours préférables à la violence et à l’intransigeance. Pour mieux faire entendre cet appel à la raison, les négociateurs étaient chargés de signifier aux belligérants que l’amélioration de leurs mœurs serait récompensée par une invitation à se compter parmi les membres de la communauté internationale, tandis que leur entêtement à se conduire en sauvages les exposerait à des sanctions. Le recours à la menace devait toutefois être maniée avec précaution car il fallait à tout prix éviter que les méfaits commis par l’un des camps en présence ne force le principal dirigeant de la communauté internationale à se départir de l’impartialité inhérente à son personnage.

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Conçu, comme l’avait été le promoteur du nouvel ordre mondial, pour justifier une opération militaire spécifique — il s’agissait cette fois de la campagne aérienne destinée à chasser les troupes serbes du Kosovo — le personnage du défenseur intransigeant des droits de l’homme revendiquait par ailleurs le même objectif que son prédécesseur immédiat, à savoir l’avènement d’une communauté internationale dont tous les membres se seraient convertis aux règles de la démocratie politique et du libéralisme économique. En revanche, il ne s’accordait pas plus avec l’un qu’avec l’autre sur la définition du danger inhérent à l’après-guerre froide. Selon lui, le péril majeur auquel l’époque était confrontée ne résidait ni dans la prolifération des États délinquants ni dans le réveil des haines ancestrales mais bien plutôt dans le retour des projets politiques « phobiques »et de leurs mises en œuvre paroxystiques : la purification ethnique et le génocide. Autrement dit, loin de livrer le monde à des problèmes dépolitisés — d’ordre policier ou culturel — la disparition du totalitarisme soviétique aurait eu pour effet d’exposer l’humanité au retour des fascismes.

Cette troisième révision de la menace constitutive de l’ère nouvelle était d’autant plus remarquable qu’elle procédait de l’analyse des mêmes conflits qui avaient servi à diagnostiquer la résurgence du tribalisme. Soudain, en effet, la déportation des Musulmans de Bosnie et l’extermination des Tutsis du Rwanda ne relevaient plus de la résurgence d’antagonismes immémoriaux qu’une communauté internationale férue d’histoire avait pour double mission de contenir en envoyant de l’aide humanitaire et d’apaiser en faisant preuve d’une impartialité exemplaire : désormais, ces mêmes événements manifestaient la vitalité d’une « bête immonde » que les démocraties avaient pour devoir de combattre, afin que le spectre des vieilles démissions « munichoises »s oit conjuré à jamais. Plus étonnant encore, l’« acteur » qui proposait ces descriptions à nouveaux frais de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie et du génocide rwandais n’était autre que celui qui s’était déjà illustré dans le rôle précédent : c’était en effet le même homme qui, en 1995, imputait la guerre de Bosnie à « mille ans d’inimitié » entre communautés voisines et qui, quatre ans plus tard, justifiait l’intervention des troupes de l’Alliance Atlantique au Kosovo en expliquant qu’il était du devoir des démocraties de mettre fin à dix ans d’épuration ethnique planifiée par le régime de Slobodan Milosevic.

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Dernière en date des figures présidentielles, l’éradicateur du mal terroriste et des États qui le nourrissent s’est pour ainsi dire découvert dans les jours qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001. Sommé de redéfinir son mandat en fonction du drame qui venait de frapper son pays, il déclarait que l’agression subie révélait rien moins que l’existence d’une nouvelle menace planétaire : plus ontologique qu’historiquement définie, celle-ci trouvait son origine dans un sentiment invincible — la haine de la liberté et par conséquent des États-Unis — et ses agents propagateurs dans de petits groupes d’hommes — souvent mais pas exclusivement musulmans — auxquels revenait le nom de terroristes. Parce que ces êtres malfaisants étaient plus attachés à leur rage liberticide qu’à leur propre existence, il était légitime de les assimiler à des bombes vivantes — plutôt que véritablement humaines — ce qui dispensait le préposé à leur élimination de se soumettre aux conventions relatives au droit de la guerre.

Si le danger constitutif du nouveau profil présidentiel émanait bien de ces « ennemis combattants » disséminés sur toute la surface du globe, le responsable de la guerre contre le terrorisme précisait aussitôt que celui-ci ne présentait une menace aussi grave qu’en raison de l’appui qu’il était susceptible de trouver auprès d’États simultanément coupables de totalitarisme résiduel, de délinquance impénitente et de violations massives de droits humains. Autrement dit, le péril terroriste n’aurait sans doute pas atteint la dimension apocalyptique que lui attribuait le protecteur de la civilisation s’il ne bénéficiait de l’aide logistique d’un axe de gouvernements à la fois dépositaires d’un redoutable arsenal et perclus de tous les maux définis par les administrations précédentes. Dès lors, la tâche que se reconnaissait le missionnaire du bien comportait deux aspects distincts. D’une part, il lui incombait de désamorcer les bombes vivantes en les traquant sans répit et en mobilisant à cette fin la grande coalition des forces hostiles aux ennemis de la liberté : outre quelques amis traditionnels, une pareille alliance incluait les dirigeants les plus impliqués dans l’éradication du terrorisme, de Vladimir Poutine à Ariel Sharon, en passant par Islam Karimov et Alvaro Uribe. D’autre part, il revenait encore au maître d’œuvre de la conjuration du mal d’empêcher par tous les moyens nécessaires — depuis l’endiguement jusqu’au renversement préventif — que les régimes animés par la détestation de l’Amérique n’assouvissent leur rancœur en prodiguant aux agents de la terreur les moyens matériels de leur passion mortifère.

Au-delà de l’expérience esthétique offerte par la visite d’une pareille galerie, il convient de s’interroger sur les enseignements politiques que ces autoportraits en situation sont susceptibles de délivrer. À cet égard, les éclairages habituellement privilégiés portent tantôt sur le « réalisme » dont ces figures présidentielles peuvent se prévaloir, tantôt sur le message qu’elles entendent faire passer et tantôt sur la vérité qu’elles manifestent à leur corps défendant. Autrement dit, les personnages élaborés par les différentes administrations américaines sont généralement évalués en fonction des événements qu’elles prétendent décrire, des principes dont elles se réclament et des intérêts qu’elles tentent de dissimuler. Or, en dépit des indéniables mérites de ces trois approches, on peut avancer que les informations les plus précieuses que ces discours sont susceptibles de livrer relèvent moins des faits qu’ils allèguent, des idéaux qu’ils manifestent ou des motivations qu’ils trahissent que des virtualités qu’ils dégagent. Chaque autoportrait ne vaudrait donc pas tant par ce qu’il désigne ou par ce qu’il signifie, c’est-à-dire par les états de choses dont il est l’indice et par les dispositions mentales dont il est l’expression, que par ce qu’il assigne, c’est-à-dire par les potentialités qu’il crée, pour son auteur comme pour ses destinataires.

Rapportées au monde qu’elles contribuent à créer, les productions de soi présidentielles se distinguent d’abord par les options qu’elles ménagent à leurs producteurs : ainsi a-t-on vu que la rhétorique du nouvel ordre mondial permettait à son promoteur de minimiser l’opposition des autres chefs d’États à sa politique et de limiter son propre engagement à faire rayonner la démocratie. Pour sa part, le discours de la communauté internationale munissait son avocat d’une justification moralement inattaquable pour ne pas impliquer les soldats américains dans des conflits où l’intérêt national n’était pas en cause. Quant au portrait actuellement en cours, les accusations de simplisme et d’arrogance dont il fait l’objet n’empêchent pas son auteur de disposer d’une liberté de manœuvre inédite depuis la fin de la guerre froide. À l’instar du champion du monde libre, le pourfendeur du terrorisme s’est en effet octroyé la possibilité d’intervenir en faveur de l’un des protagonistes d’une guerre régionale ou civile — en assimilant la partie adverse aux suppôts du terrorisme — ainsi que celle de choisir ses protégés parmi les régimes les plus « autoritaires » — en vantant leurs efforts dans la guerre contre la terreur.

Un deuxième aspect du pouvoir d’assignation des autoportraits présidentiels concerne les acteurs impliqués dans la définition des diverses menaces planétaires : ainsi peut-on avancer qu’une population agressée par les forces du gouvernement auquel elle est assujettie risque de connaître un sort très différent selon que le Président de la plus puissante des nations impute les malheurs du monde au réveil des antagonismes tribaux, au déferlement d’une nouvelle vague de fascismes ou à la violence aveugle des terroristes. Pour se convaincre de la pertinence de cette proposition, il suffit de mettre en regard le sort des Musulmans bosniaques et des Tutsis rwandais en 1994, celui des Kosovars et des Timorais en 1999 et celui des Tchétchènes et des Palestiniens depuis 2001.

Enfin, les figures auxquelles s’identifient les Présidents américains produisent encore un troisième type d’effets, cette fois sur les discours qui s’emploient à dénoncer la politique des États-Unis : on peut par exemple rappeler que les critiques les plus radicaux de la guerre du Golfe tenaient l’invocation du principe de souveraineté nationale pour un simple prétexte destiné à justifier l’impérialisme et la cupidité de l’Amérique, alors que les opposants à l’actuelle guerre d’Irak considéraient la violation de ce même principe comme la raison principale de dénoncer l’intervention. De même, nombre de militants anti-impérialistes qui dénonçaient l’hypocrisie d’un représentant de la communauté internationale affichant son impuissance à apaiser les haines tribales se sont ensuite retrouvés pour fustiger l’hypocrisie d’un guide des démocraties libérales arguant de son attachement aux Droits de l’homme pour bombarder un État réfractaire à sa volonté. Plutôt qu’à une méditation sur l’universalité de la mauvaise foi, l’observation du pouvoir d’assignation que les figures présidentielles exercent sur leurs critiques conduit à formuler la triple proposition suivante : premièrement, que l’on soit Président des États-Unis, protagoniste d’un conflit régional ou simple citoyen concerné par les affaires du monde, « faire » de la politique implique nécessairement de dresser son autoportrait ; deuxièmement, chacune de ces productions de soi est toujours conditionnée mais jamais entièrement déterminée par les proclamations des personnages auxquels elle donne la réplique ; enfin, troisièmement, la valeur d’un autoportrait réside moins dans la fiabilité des faits qu’il convoque ou dans la noblesse des sentiments qu’il revendique que dans les effets qu’il produit, sur soi comme sur les autres.

Notes

[1Dans les années 1980, l’administration américaine insistait volontiers sur la différence entre l’horreur des régimes totalitaires, c’est-à-dire des dictatures appartenant au bloc socialiste, et l’imperfection des régimes autoritaires, c’est-à-dire des dictatures œuvrant pour le monde libre.