Vacarme 12 / chroniques

des ciseaux pour Murati

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Edwin Murati est un footballeur au destin hors du commun. Il veut jouer et accepte mon pays pour ne rien regretter.

La chance est tombée malade. Je les énervais parce que j’étais petit, ouvert et généreux.

Je suis allé raconter son histoire à l’armée rebelle un soir de novembre 1975 à Tirana, Albanie.

Sa vie, elle est déjà jouée, à chaque match, ça, je le comprends. Mais le désir est trop intense. Cinq ans plus tard, il se trouvait à Athènes deux nuits dans un jardin public pour aider ses esprits.

J’ai décidé de fuir l’école de foot pour obtenir un visa. Tous les jours, je me réveillais à six heures et rentrais dans le coffre d’une voiture.

Chouchou ou remplaçant il est toujours là. Prêté à Châteauroux.

Quand ma mère marche avec l’aide de son entraîneur, le foot travaille dans la discrétion.

Lors d’un tremblement de terre, Tirana lui a permis un match avec l’Albanie.

Le meilleur moyen de venir en France : jouer au ballon avec des gars qui m’aimaient.

Grâce à son talent et à son club de l’armée, financièrement j’ai passé trente kilomètres de lettres modernes à la D.2 allemande.

Dernière chance en France.

Post-scriptum

(Cut-up d’un article de L’Équipe. En hommage à Edwin Murati, joueur albanais du P.S.G.)