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miroir saoudien

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Si George W. Bush ne peut aujourd’hui satisfaire les attentes des néo conservateurs et des évangélistes, il ne peut pas non plus les décevoir. Confronté au même dilemme, le roi Fayçal d’Arabie Saoudite le résolut en déterritorialisant le clergé wahhabite qui constituait alors un allié encombrant. Quelques décennies plus tard, les nominations successives de Bolton et de Wolfowitz à des postes clés dans les institutions internationales peuvent être lues en miroir de cette stratégie d’exportation. En ce sens, elles disent moins la duplicité de l’administration Bush, qu’elles n’illustrent une façon redoutable de composer avec les trois droites qui forment la coalition républicaine.

Pour de nombreux observateurs européens, l’évolution récente de la politique extérieure américaine paraît empreinte de contradictions. D’un côté, tant le Président que sa Secrétaire d’État font assaut de civilité : le second mandat de George W. Bush, assurent-ils tous deux, sera celui du dialogue et de la coopération avec les alliés des États-Unis, y compris ceux que les faucons de Washington trouvaient naguère vieillis. Qu’il s’agisse du programme nucléaire iranien, du processus de paix israélo-palestinien, voire de la levée de l’embargo sur les ventes d’armes à la Chine, les maîtres d’œuvre de la diplomatie américaine affichent, sinon une convergence de vues avec leurs partenaires européens, du moins une souplesse et une modération dans l’expression des désaccords qui laissent augurer d’un net regain de cordialité dans les relations transatlantiques. Mais d’un autre côté, cette ébauche de réhabilitation du multilatéralisme se voit désavouée par des actes tels que la nomination de deux hommes connus pour leur hostilité au partage du pouvoir impérial — en l’occurrence John Bolton et Paul Wolfowitz — à des postes aussi sensibles que ceux d’ambassadeur des États-Unis à l’ONU et de directeur de la Banque mondiale. En outre, Washington fait plus que jamais l’admiration de ses partenaires de l’axe de l’abstinence — cénacle également animé par l’Iran et le Vatican — en déployant une énergie redoublée pour soumettre les programmes internationaux de santé publique aux conditions d’un intégrisme religieux réprouvé par la plupart des pays d’Europe.

Faut-il penser que les nouvelles missions confiées à des unilatéralistes patentés et les gages donnés au mouvement évangéliste trahissent l’hypocrisie de l’administration Bush ? Faut-il plutôt supposer qu’elles traduisent un accroissement des tensions entre les diverses sensibilités qui informent la politique étrangère américaine ? Afin d’y voir plus clair, il convient de rappeler que l’équipe qui dirige les États-Unis depuis 2001 coalise trois droites. La première, qui affirme œuvrer à l’instauration d’une « société de propriétaires », se préoccupe de modifier l’allocation des dépenses publiques : au financement des derniers vestiges de l’État-providence, elle entend substituer une augmentation des sommes investies dans la promotion financière, diplomatique et militaire des capitaux américains. La deuxième, qui se donne pour mission de hâter le retour du Sauveur, concentre ses efforts sur la préparation de ses troupes à l’ultime combat contre l’Antéchrist : à cette fin, elle puise l’essentiel de son ardeur dans l’exaltation de ce que George W. Bush appelle une « culture de la vie », c’est-à-dire les phobies de l’homosexualité, de l’avortement, de l’euthanasie, de la recherche sur les cellules souches et de la théorie de l’évolution. Enfin la troisième, qui ne rassemble guère plus qu’un bataillon d’intellectuels, s’applique à remodeler le monde à l’image de la coalition dont elle fait partie ; autrement dit, elle aspire à couvrir la planète de régimes politiques dont l’attachement à la démocratie et aux libertés civiles est aussi ferme que celui de l’administration Bush.

Après s’être appuyé sur la vision néo conservatrice du remodelage planétaire — pour mettre en œuvre sa « guerre contre le terrorisme » — et après avoir misé sur les capacités mobilisatrices des organisations évangélistes — pour assurer sa propre réélection — le Président américain compte désormais réserver ses soins aux souhaits de la corporation des actionnaires. Non que celle-ci ait été lésée au cours de son premier mandat : tant les importantes réductions d’impôts consenties aux Américains les plus fortunés que les contrats générés par la campagne globale contre la terreur ont largement contribué au bonheur de ceux que George W. Bush aime appeler sa « base ». Il reste que l’établissement de la société de propriétaires, dont rêvent les conseillers économiques de la présidence, réclame encore bien d’autres mesures : ainsi peut-on citer la privatisation de l’assurance maladie et des retraites, la limitation de la responsabilité civile des entreprises, le renforcement des droits de propriété intellectuelle ou encore la levée des contraintes environnementales à l’exploitation des ressources naturelles.

Or, pour faire avancer l’ensemble de ces chantiers, les dirigeants américains ont besoin d’entretenir les sentiments de stupeur et de complaisance que leur victoire électorale de novembre 2004 a respectivement inspirés à leur opposition nationale et à la communauté internationale. Aussi considèrent-ils que des concessions trop importantes à la droite religieuse et une poursuite trop voyante de la stratégie néo conservatrice s’avèreraient aujourd’hui nuisibles à leurs intérêts prioritaires, dans la mesure où les premières seraient susceptibles de ranimer la fougue de leurs opposants domestiques, tandis que la seconde pourrait compromettre la docilité des partenaires et clients des États-Unis. Toutefois, le double entretien de la torpeur des citoyens américains et de la flexibilité des gouvernements étrangers n’est pas un exercice dépourvu de danger : bien que conforme aux objectifs économiques et sociaux de l’administration Bush, il expose celle-ci au dépit des soldats de Jésus et des apôtres d’une globalisation de la démocratie texane. Évangélistes et néo conservateurs risquent en effet d’éprouver toute inflexion apaisante de la politique gouvernementale comme une manifestation d’ingratitude à leur égard.

Consciente du danger que représenterait pour elle la rancœur combinée des penseurs à qui elle doit sa doctrine et des pasteurs à qui elle doit son pouvoir, l’équipe présidentielle semble se diriger vers une solution élégante — à défaut, on va le voir, d’être entièrement originale : également soucieuse de respecter l’ordre de ses priorités et de ne froisser aucune des composantes de la coalition qui la soutient, elle s’ingénie à convaincre ses partisans les plus visionnaires qu’il leur appartient désormais d’œuvrer à la diffusion internationale de leurs valeurs. Autrement dit, afin de se garder d’une pression devenue importune mais sans pour autant se brouiller avec ceux qui l’exercent, l’administration Bush invite les champions de l’Empire du bien et les éclaireurs du Royaume des fins à se muer en produits d’exportation.

Parce que les néo conservateurs sont à la fois peu nombreux et férus de géopolitique, leur reconversion ne pose guère de problèmes : nommés à des postes où, selon les moments, ils s’imagineront proconsuls de leur pays ou missionnaires de leur propre doctrine, l’ambiguïté de leur statut devrait à la fois satisfaire leur orgueil et permettre au gouvernement américain de faire un usage circonstancié de leurs talents. Au gré de ses intérêts, George W. Bush pourra en effet féliciter Paul Wolfowitz de conjuguer aide au développement et rayonnement de la liberté mais aussi rappeler que le directeur de la Banque Mondiale est indépendant. De même, il pourra se déclarer ravi que John Bolton incite l’ONU à entreprendre des réformes courageuses mais aussi demander à sa Secrétaire d’État de corriger les propos excessifs de son ambassadeur.

Non moins importante que le détachement des ténors du néo conservatisme à des fonctions de type proconsulaire, la déterritorialisation des évangélistes se présente comme une opération plus délicate. D’une part, les figures de proue du fondamentalisme chrétien réclament un traitement particulièrement attentionné : elles représentent en effet une masse considérable d’électeurs qui jusqu’ici n’ont guère reçu que des promesses, des encouragements et des gestes symboliques de la part de l’administration républicaine. Mais d’autre part, leurs conceptions de la vie sociale et leur vision apocalyptique de l’histoire ne sont guère conciliables avec l’image d’ouverture et de modernité que les dirigeants des États-Unis s’ingénient à projeter : aussi ne peut-il être question de choisir les pasteurs de la droite chrétienne pour représenter la diplomatie américaine et encore moins pour siéger dans les organisations internationales. Dès lors, c’est essentiellement par la voie non gouvernementale que les autorités de Washington s’appliquent à promouvoir l’exportation de l’évangélisme.

Depuis longtemps déjà, les congrégations dont la Maison Blanche cherche à réorienter l’ardeur militante ont quelques investissements dans la politique internationale : ainsi peut-on citer le soutien de leurs guides aux revendications des colons israéliens, leur engagement à libérer le tiers-monde des idéologies qui prônent la contraception et légitiment l’avortement, ou encore leur infatigable défense des minorités chrétiennes persécutées. Toutefois, les stratèges de l’évangélisme américain semblent aujourd’hui tentés de dépasser ces engagements traditionnels ou, plus exactement, de les fondre dans un véritable projet de mondialisation du champ d’influence de leur mouvement. Si la réalisation de cet ambitieux dessein passe par la prolifération des églises plus ou moins directement affiliées à la National Association of Evangelicals, elle emprunte également une voie que l’on peut qualifier de latérale, et qui consiste à pénétrer le milieu des associations d’aide humanitaire et de défense des droits de l’homme.

Pour opérer cette pénétration, les ONG issues de la droite chrétienne n’hésitent pas à imiter les pratiques et les discours de leurs concurrentes « laïques ». Ainsi œuvrent-elles à rivaliser avantageusement avec les autres associations qui s’occupent de porter secours aux populations affectées par des conflits armés ou des catastrophes naturelles, mais également à apparaître comme les premiers défenseurs des victimes de l’oppression exercée par les régimes dont Washington souhaite précipiter la chute — de Pyongyang à Téhéran et de Damas à Cuba — et plus généralement par toutes les dictatures — du Soudan à la Birmanie — dont les États-Unis ne sont pas les principaux protecteurs. Or, c’est bien au succès de cette double entreprise d’infiltration de la galaxie non gouvernementale que l’administration républicaine s’efforce de contribuer : désireuse d’inciter les évangélistes à porter leur regard au-delà des frontières américaines, elle prodigue à leurs organisations l’assistance logistique, financière et fiscale dont elles ont besoin pour incarner le versant moral du combat que George W. Bush affirme livrer à la terreur et à la tyrannie.

Qu’il s’agisse de la délocalisation des néo conservateurs dans les institutions internationales ou de la promotion des ONG évangélistes, force est donc de constater que l’administration républicaine a de bonnes raisons de soutenir l’exportation des courants « idéalistes » de sa coalition. Premièrement, sur le front intérieur, elle est en droit d’espérer qu’une droite chrétienne distraite par ses nouvelles ambitions « humanitaires » la dispensera de prendre des mesures concrètes — relatives à l’avortement, au mariage gay ou à la réforme de l’éducation publique — susceptibles de provoquer le réveil de son opposition démocrate. Deuxièmement, sur le plan diplomatique, elle est fondée à penser que l’éloignement relatif des théoriciens de l’émancipation par l’Empire lui permettra d’entretenir les dispositions conciliantes de ses partenaires et clients et, ce faisant, de consolider les acquis financiers et commerciaux de ses campagnes militaires. Enfin, troisièmement, en termes de stratégie discursive, elle peut non seulement miser sur la publicité que ses alliés exportés vont s’employer à offrir au message qu’elle souhaite diffuser, mais surtout sur l’embarras que leur zèle ne manquera pas de causer à leurs propres concurrents.

Les dirigeants républicains ont en effet tout à gagner de la gêne qui s’emparera de diplomates européens rompus au respect de la souveraineté étatique lorsque les proconsuls néo conservateurs appelleront sans ambages à la multiplication des révolutions démocratiques ; pareillement, ils ne peuvent que se réjouir du malaise grandissant éprouvé par les défenseurs des droits de l’homme et les partisans du droit d’ingérence humanitaire à mesure que ceux-ci voient des pasteurs évangélistes venir sur leur terrain. Davantage que dans la défense de leurs intérêts, le principal bénéfice que les autorités de Washington peuvent attendre de l’expatriation de leurs amis doctrinaires réside donc dans les dilemmes auxquels les activismes néo conservateur et évangéliste ne manqueront pas d’exposer les détracteurs de l’hégémonisme américain.

Ainsi est-il permis de se demander si ces derniers s’estimeront contraints d’abonder dans le sens de la coterie des Wolfowitz et des Bolton pour appeler à la libération du Liban et à la démocratisation du Belarus et de l’Asie centrale, ou s’ils préféreront réserver leur énergie militante à la critique de l’Ennemi principal et de ses alliés, quitte à élaborer une apologie préventive de Béchir el-Assad, d’Alexandre Loukachenko et des affidés post-soviétiques de Vladimir Poutine. De même, on peut s’interroger sur l’attitude qu’adopteront les ONG hostiles aux perspectives des églises évangélistes sur le genre et la sexualité : accepteront-elles de se joindre aux représentants de la droite religieuse américaine pour réclamer des mesures internationales dissuasives à l’encontre du régime soudanais ou de la junte birmane, ou faut-il plutôt craindre qu’elles finissent par se détourner de toutes les causes qui les amèneraient à faire le jeu des croisés de George W. Bush ?

Parce qu’elle promet à la fois de contribuer à l’entretien de la paix civile aux États-Unis, de réduire les obstacles au rapprochement transatlantique et de favoriser les compromissions morales des adversaires idéologiques de Washington, la stratégie d’exportation des composantes prophétiques de la coalition républicaine témoigne d’une intelligence politique que les critiques de l’administration Bush répugnent trop souvent à lui reconnaître. Faut-il alors se résigner à admirer l’habileté manœuvrière des conseillers du Président ? Pour qui s’obstine à penser que ceux-ci finiront bien par subir la vengeance d’une justice immanente, il est toujours possible de fonder quelque espoir sur le fait que l’opération consistant à financer l’expatriation d’alliés encombrants n’est pas sans précédent. On peut en effet se souvenir qu’au cours des années 1960, le roi Fayçal d’Arabie Saoudite s’est trouvé dans une situation assez semblable à celle que rencontre George W. Bush au début de son second mandat.

Fort des prodigieux revenus de l’exploitation pétrolière, le monarque saoudien nourrit alors le projet de moderniser son pays : si les transformations qu’il désire apporter sont sans rapport avec une quelconque démocratisation, elles s’inscrivent néanmoins dans un processus d’occidentalisation de la société saoudienne, en particulier du point de vue des modes de consommation. Or, l’héritier de la dynastie des Saoud sait bien qu’une pareille évolution est de nature à heurter le redoutable clergé wahhabite auquel il doit sa légitimité de gardien des lieux saints de l’Islam. À l’instar de George W. Bush aujourd’hui, le roi Fayçal se voit donc exposé au risque de ne pouvoir réaliser ses objectifs économiques qu’au prix d’une crise de confiance entre sa maison et ses alliés les plus indispensables. Soucieux de s’épargner une discorde fatale à son autorité mais sans pour autant renoncer à son projet de modernisation, le monarque saoudien parvient à résoudre son dilemme en s’engageant sur la voie que le Président américain suit à présent pour son compte. Afin d’obtenir des oulémas wahhabites qu’ils consentent à le laisser user de la rente pétrolière à sa guise, il monnaie leur complaisance en leur offrant les moyens de propager leur conception idiosyncrasique de l’islam dans toutes les communautés musulmanes de la planète.

Généreusement financée par la famille royale, l’expansion internationale de l’intégrisme d’inspiration saoudienne trouve sa première motivation dans la lutte contre les nationalismes arabes. Il faut toutefois attendre la fin des années 1970 pour qu’elle prenne son véritable essor : 1979 est en effet l’année de la révolution khomeyniste en Iran et de l’invasion de l’Afghanistan par les troupes soviétiques. Confrontés aux deux défis lancés par l’impérialisme athée et le prosélytisme chi’ite, les wahhabites vont respectivement s’employer à encadrer la résistance afghane et à contrer l’islamisme révolutionnaire iranien en lui opposant un ascétisme sunnite d’égale intensité. Grâce à l’aide que leur prodiguent les autorités de Riyad, les missionnaires mandatés par le clergé saoudien obtiennent alors d’impressionnants résultats : en occident comme dans le tiers-monde, un intégrisme islamique informé par leur doctrine jouit bientôt d’un rayonnement sans précédent. Réciproquement, un pareil succès persuade ses bénéficiaires de ne pas exercer leur rigorisme sur les pratiques de la classe dirigeante saoudienne.

Si elle demeure remarquablement fructueuse jusqu’à l’orée des années 1990, force est d’admettre que la politique d’exportation du radicalisme wahhabite s’est ensuite graduellement retournée contre ses instigateurs. Ce retournement, on le sait, renvoie aux désagréments d’un jeune et riche expatrié saoudien nommé Oussama ben Laden : au retour d’une brillante campagne militaire en Afghanistan, le futur organisateur des attentats du 11 septembre 2001 constate en effet que, loin d’être reçus en héros, les moujahidines auxquels il revient d’avoir libéré Kaboul et précipité la chute de l’empire soviétique, sont au contraire accueillis avec méfiance et dédain par les princes décadents de Riyad. Plus grave encore, lorsque Saddam Hussein envahit le Koweït et menace l’Arabie saoudite, le roi Fahd se permet non seulement de refuser les offres de services d’Oussama et de ses valeureux guerriers — lesquels se proposaient d’assurer la défense du territoire saoudien — mais surtout de leur préférer l’aide des infidèles américains — lesquels sont même autorisés à installer leurs bases à proximité des lieux saints. Enfin, ultime révélation sur la vraie nature des Saoud, la fin des années 1990 voit le prince régent Abdallâh entamer un prudent mais décisif rapprochement avec l’ennemi iranien. Dès lors, celui qui est devenu le chef d’une organisation appelée al-Qaeda entre réellement en guerre contre le régime de Riyad. Toutefois, parce que la présence massive de l’armée américaine sur le sol saoudien lui interdit d’envisager une insurrection contre la famille royale, Oussama ben Laden se résout à mener une guerre indirecte, où il s’agira de frapper les Etats-Unis mêmes pour atteindre les « apostats » qui règnent sur l’Arabie saoudite.

Peut-on imaginer qu’un sort analogue soit réservé à la politique d’exportation des radicalismes néo conservateurs, et surtout évangéliste, que conduit aujourd’hui l’administration Bush ? Peut-on concevoir que, dans quelques années, un jeune missionnaire de la droite religieuse américaine s’estime, lui aussi, manipulé par des dirigeants plus soucieux d’exploiter son zèle que de l’aider à hâter le retour du Seigneur ? Peut-on craindre — en poussant l’effet de miroir à l’extrême — que ce soldat du Christ soit tenté de mettre le feu à des champs de pétrole saoudiens pour châtier l’ingratitude et l’impiété d’un gouvernement des États-Unis trop dépendant des ressources naturelles détenues par les infidèles musulmans ? Comme le dit l’adage, le pire n’est jamais sûr.