casting (Pascale Ourbih)

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Dilemme classique : les médias sont nécessaires aux associations parce qu’ils leur servent de porte-voix. Mais les médias n’entendent souvent que leur propre discours. Le point de vue de Pascale Ourbih, comédienne.

« On a été contacté par quasiment toutes les chaînes de télé, mais pour montrer tout le temps la même chose : vous étiez un homme avant, vous jouiez à la poupée, un jour, vous êtes devenu une femme. Le côté prévention ne les intéresse pas en général ou alors, on dit deux mots et puis ils font une heure et demie sur le garçon qui jouait à la poupée et est devenu une femme, le PDG qui est devenu une femme... ça existe, je ne dis pas que ça n’existe pas. Je connais une personne comme ça. Mais ce n’est pas ce qu’on a envie de raconter. On est toujours ouvert, on les reçoit, mais on s’aperçoit qu’ils s’intéressent toujours à la même chose. Ils veulent toujours savoir “avant et après”, “comment ça s’est passé ?”. La “transformation”, c’est tout ce qui les intéresse. » Robert qui est devenu Martine : « C’est amusant. Moi aussi, ça me fait rire, l’idée. Mais il faut savoir que les transsexuelles qui reçoivent ensuite ce regard de la part de leurs voisins, de leur entourage, ça ne les fait pas rire, c’est négatif. Si on n’éduque pas le public, ça ne sert à rien. »

Son propre rôle

Pascale est comédienne. Elle est l’interprète principale de Thelma, un film de Pierre-Alain Meier qui sortira en France en juin.

« La première question, c’était : une transsexuelle a-t-elle droit à l’amour ou seulement au sexe ? La deuxième question : est-ce que le rôle de la transsexuelle doit être joué par une transsexuelle ou par une femme ? Les transsexuelles sont-elles capables de jouer leur propre rôle ? Pierre-Alain a répondu, puisque j’ai joué le rôle de la transsexuelle. »