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nous sommes les voix de l’ombre : femmes détenues

NOUS SOMMES LES VOIX DE L’OMBRE

Il y a des endroits « sans-claves ».

Il y a des enclaves sans droits.

Pendant des siècles, les femmes ont été privées de leur voix et encore aujourd’hui dans de nombreux pays dans le monde, les femmes sont privées des droits les plus élémentaires. Les Droits de l’Homme ont été longtemps une affaire d’hommes. Il y a beaucoup de lieux dans la société riche et opulente de la France où les Droits de l’Homme sont bafoués ; un de ces lieux est la prison.

Nous en avons assez des beaux discours à l’occasion de l’anniversaire des Droits de l’Homme, nous voulons voir les faits !

En considérant que personne ne doit être soumis à un traitement qui porte atteinte à la dignité humaine, nous revendiquons l’abolition de la fouille intégrale après chaque parloir et l’abolition du quartier disciplinaire.

En considérant que le droit à la libre expression est un droit inaliénable de l’Homme, nous revendiquons l’abolition du contrôle du courrier après la phase d’instruction.

En considérant que tous les Hommes ont le droit d’être défendus, nous revendiquons la présence d’un avocat lors du passage au prétoire.

En considérant que la situation du travail carcéral, si désuète dans sa rémunération, est proche de l’esclavage, nous revendiquons l’accès au SMIC pour les détenus, un salaire conforme aux accords syndicaux, les mêmes droits pour tous sans aucune discimination (un salaire égal pour un travail égal) et que le RMI s’applique ainsi qu’il l’est à l’extérieur.

L’état d’une société se révèle dans ses prisons.

Post-scriptum

Ce texte a été rédigé en décembre 1998 par les détenues de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis et cosigné par une centaine d’entre elles. Les signatures ont été confiées à un avocat.