notes pour un traité des concessions peu reluisantes

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1. Qu’est-ce qu’une « concession peu reluisante », une CPR ? Quand l’analyse et la réflexion politiques sont ramenées à une topologie du marché, et que toutes les considérations tactiques et stratégiques relèvent alors d’une stricte conquête de parts suplémentaires du marché (électoral), on ne s’étonnera pas de voir le politique envisager son influence selon les termes mêmes du marketing. Mesurant sa force électorale à la part de marché qu’il occupe dans le décompte des voix, son unique obsession est de gagner celles qui lui manquent. Si cette obsession est constitutive de la démocratie parlementaire, elle ne lui est pourtant pas coextensive : il est toujours possible de concevoir un discours, une position politique dont le but premier et dernier serait de convaincre (ou à défaut, de persuader) l’électeur, sans chercher à lui faire entendre ce que, aux termes des études de marché préalablement engagées, celui-ci rêve de s’entendre dire. En d’autres termes, il est toujours possible de concevoir une action politique qui viserait l’adhésion des avis autour d’une conviction revendiquée et défendue en tant que telle.

La singularité de notre époque est d’avoir admis une fois pour toutes que l’image seule était la condition de l’échec ou de la réussite d’une politique ; aussi le politique semble-t-il avoir renoncé à l’exposé de ses propres convictions. On dira alors que relève d’une logique de CPR toute déclaration, toute décision ou toute mesure visant à s’attacher les voix de ceux qu’il faut rallier à sa cause, et qui manqueraient à l’appel, le jour des décomptes venu, si l’on n’avait précisément pensé à eux, en en empruntant, le ton, l’inspiration, l’idéologie. Soit, plus précisément, ce qui a enfin été désigné sous le nom d’une « lepénisation des esprits » et qui inspire depuis quinze ans politique de droite comme politique de gauche en matière d’immigration et de droit des personnes. Cela va du charter revendiqué haut et fort par un premier ministre de gauche, à « l’odeur » dégagée par les cuisines étrangères et qui se répandent un peu trop dans les escaliers... Dans tous ces cas de figure, populisme, poujadisme et démagogie se conjugant équitablement, la concession ainsi faite pour électoralisme à la frange la plus vile de la pensée politique a pour première conséquence de rendre imperceptible, vraiment imperceptible, la différence censée opposer la République à ceux qui la contestent depuis les bords d’une pensée politique du sol, des origines et du sang. La deuxième a pour caractéristique d’habituer chacun à intérioriser les nouveaux attendus de l’identité républicaine, — celle-ci n’étant plus conçue dans l’abstraction des différences d’origine et d’histoire, mais dans le rappel obsessionnel d’une certaine identité. Elle implique que certains soient plus et mieux français que d’autres, et que l’on puisse considérer l’étranger comme un délinquant a priori. Ce fut, un temps, l’argumentaire de ceux qui soutenaient les lois Pasqua : refusant de reconnaître leur fort relent vichyssois, ils déclaraient que c’était là la dernière bouée avant le naufrage lepéniste. Pourtant, celui-ci avait déjà eu lieu, quand on pouvait lire sous la plume de Jean-Claude Barreau, alors conseiller de Pasqua, qu’il fallait exiger du nouveau postulant à la citoyenneté française qu’il oublie ses racines, en s’identifiant « à la France de Valmy et de Henri IV » [sic] ! (Le Monde, 28 avril 1995)

On relira donc, à l’aune de ces CPR, ce moment extraordinaire dans le cours régulier de le vie politique que fut le vote de l’abolition de la peine de mort : faut-il y voir le paradigme de la D.P.P. (décision proprement politique) ? Mais ce fut en même temps le chant du cygne de ce qui est peut-être le plus proprement politique de la politique — à savoir discuter des lois qui détermineront notre vivre-ensemble. Avec le tournant inavoué et inavouable de 1983, ne restait plus, pour demeurer au pouvoir, qu’à pratiquer l’art du cabotage : politique côtière, à vue, selon les récifs et les esquifs, et donc pratique des CPR, en fonction des aléas conjoncturels et des supputations des Grands Communicants.

2. Dans cette lente chute dans le déshonneur des politiques, une mention spéciale devra être faite à la gauche, et d’abord à ses premiers ministres. Qui primer ? La vulgarité du charter cressonien est trop facile à brocarder. Plus insidieux furent la dialectique inepte de Fabius : « Le Pen pose les bonnes questions, mais il apporte les mauvaises réponse », comme s’il allait de soi que les questions posées par Le Pen étaient en soi des questions ! Ou encore le principe de parcimonie républicaine revendiqué par Rocard : « La France ne peut accueillir toute la misère du monde », entérinant par là-même tous les fantasmes d’invasion, et dans le même temps qu’il faisait de la France une oasis fragile dans un monde désertifié, accréditait l’idée d’une conspiration internationale des desesperados de la modernité. Que les uns et les autres aient eu à regretter certaines de leur formule, — ainsi Rocard s’est-il fendu, tardivement en février, d’un article publié en première page du Monde et qu’on pourrait bien interpréter comme la confession fin de siècle d’un pénitent brûlé à l’exercice du pouvoir et de la Realpolitik — ne change rien à l’affaire. Les CPR dressent une cartographie exemplaire de cette politique de la honte qui s’est peu à peu instituée et qu’on aurait eu peine à désigner, s’il n’y avait eu l’extraordinaire sursaut civique des citoyens, lassés de voir démissionner ceux dont normalement, la fonction était d’être là à l’Assemblée, et de constituer des relais de contestation, plus structurés et plus à même d’organiser des réponses, que ces collectifs spontanés surgis d’un peu partout.

Preuve de cette extraordinaire confusion de notre temps : au lieu qu’une initiative de ce genre eût été lancée il y a quinze ans par une instance politique, — un parti politique, ou l’opposition, dans son statut de pôle adversatif —, aujourd’hui c’est à des individualités de la société que l’on doit de poser enfin de vraies questions politiques. Et la gauche trouve çà plutôt réconfortant ! Ainsi, au début du mouvement pétitionnaire, Lionel Jospin, loin d’y voir le signe d’une action politique par défaut du politique (on sait comment la gauche brilla par son absence lors de la première lecture, à l’Assemblée, du projet de loi Debré), ne trouve rien d’autre qu’à se réjouir de cette sorte de division du travail politique, que l’on doit à l’impéritie et aux inconséquences des élus de gauche. À la différence de l’éloge ambigu, que Martine Aubry ou Frédérique Bredin dresseront des pétitionnaires au début du mouvement, (pour elles, les artistes et les intellectuels agissent politiquement par instinct et par affectivité), Lionel Jospin entend recadrer la situation : « Cette réaction nous dit aussi que notre société est vivante. Il faut sortir de l’idée selon laquelle, si les politiques parlent, et nous l’avons fait contre ce projet [sic !], les intellectuels, ou plus largement, les citoyens n’ont qu’à rester silencieux ; ou que, quand des créateurs, des artistes prennent la parole, c’est parce que les politiques n’ont rien à dire. Chacun est là et chacun joue son rôle. C’est cela, pour moi, une société démocratique. » (Le Monde, 18 février 1997) À défaut de savoir quels sont la place et le rôle du politique, quand il se débine, l’on admirera cette révérence faite à la société de réagir quand le politique sait se montrer si sagacement silencieux. Aussi la réapparition timide des partis de gauche lors du mouvement de contestation des lois Debré n’est-elle pas simplement la conséquence d’une longue amnésie, ou d’une schizophrénie tragique. Elle est aussi le signe que la gauche n’a pas encore rompu avec ces calculs de prudence boutiquière qui l’empêchent de rappeler simplement haut et clair ce en quoi elle croit.

La timidité de l’engagement de la gauche sur ces questions nous apprend ceci : qu’en l’occurrence, elle est malade de CPR. Et qu’elle aura oublié, à cette occasion, deux choses : qu’un projet de loi n’est pas encore la Loi et que l’appel à la désobéissance a une longue histoire, qui s’enracine dans la tradition des mouvements de désobéissance civique. Mais çà, en 1997, c’est impensable. Accessoirement, osera-t-on dire que cette attitude toute cauteleuse augure mal des facultés de résistances revendiquées par les plus hauts responsables de la gauche sérieuse (c’est-à-dire gouvernementalisable) ? On n’ose imaginer leur raisonnement, transposé aux conditions de 1940 : dura lex, sed lex. Pas de chance, coco, si tu es du mauvais côté de la limite fixée par la loi. Mais c’est la Loi.

Comme en décembre 1995, on aura observé les mêmes phénomènes de désengagement, tant de la part des politiques, que de celle de certains intellectuels qui, au nom d’une prise en compte toujours plus juste, toujours plus mesurée, des réalités, auront instruit le procès des pétitionnaires. (Faut-il s’étonner si ce furent souvent les mêmes qui considérèrent de haut les grévistes ?) Rappeler les mouvements de désobéissance comme l’appel des 121, la marche des droits civils aux États-Unis, ou les luttes contre la guerre du Vietnam, c’est sans doute encourir le risque de se voir ques, en cédant au vertige du narcissisme et du culte médiatique, comme le fit Finkielkraut dans une tribune libre publiée par Libération la veille de la grande manifestation du 22 février. Une position que reprendra BHL dans sa chronique du Point, en comparant les pétitionnaires à des émules naïfs de Warhol (leur nom publié, c’était le quart de seconde de gloire promis par ce dernier). Le pseudo-aristocratisme de cette position dédai-gneuse, ne trompera personne, et apparaîtra pour ce qu’elle est : l’expression peu généreuse du dépit de ne pas être le premier à avoir vu, au pas de sa porte, le scandale des scandales, après en avoir dénoncé de similaires depuis vingt ans. Peut-être la condition implicite de ces indignations tient-elle à ceci : que l’injustice se déroule à plus de mille kilomètres de Paris.

3. Des exemples de CPR ? Les arrêts mendicité, inaugurés et relayés bruyamment par un certain nombre de municipalités de gauche (La Rochelle, Montpellier ne sont pas en reste). L’amendement Marchand, créant des zones de non-droit autour des aéroports. L’intériorisation, dans le discours de base des partis de gauche, d’un certain nombre de données qui supposent arrêté une certaine vision de la France et de son histoire. Pêle-mêle, il y a trop d’immigrés, corroboré par la référence à ce mystérieux seuil de tolérance, évoqué circa 1986-1987 par Mitterrand, lors d’un entretien télévisé ; il y a un problème de l’immigration ; certains immigrés sont inassimilables, et alors, se répondent en un dialogue de sourds mais complices, l’obsession républicaine où l’intégration passe par une violente dénégation de la réalité de celui qu’il faut assimiler, et l’aveu, sous forme d’un constat accablé d’échec, qu’il y a des différences insurmontables, donc inintégrables à l’ensemble constiué d’une certaine substance appelée France. Tantôt elles sont religieuses, ce qui est pour le moins curieux du point de vue d’un État laïc. Tantôt elles sont culturelles, et la frontière de l’inassimilable tourne toujours autour d’un certain parallèle, qui a pour mérite de séparer parmi ceux qui viennent d’ailleurs les « vraiment trop-allogènes » : faut-il s’étonner s’ils viennent de Suds plus lointains que Gibraltar, et pauvres d’une pauvreté non-européenne ?

D’autres exemples de CPR ? Agiter le chiffon rouge du vote des immigrés, par exemple, mais ne jamais rien faire, lors même qu’on a la majorité absolue, pour tenter de réaliser le quart du tiers des promesses électorales, - et du simple acte de justice que consisterait le fait d’accorder aux immigrés les droits qui découlent de leurs soumissions aux charges et aux devoirs communs. Le PS se sera contenté d’en faire un signal politicien, au lieu d’engager une vraie campagne d’explication, qui ferait qu’aujourd’hui nous serions dans une autre situation, électoralement parlant. Corollaire de ces CPR, les positions en matière de politique étrangère, la Guerre du Golfe, l’argument philistin utilisé pour ne rien entreprendre pour Sarajevo ou en Bosnie : « ne pas ajouter la guerre à la guerre ». Et localement, cantonalement, municipalement, faut-il rappeler la stratégie de Montigny-les-Cormeilles, les bulldozers de Vitry, le « Produisons français », tentations récurrentes qui n’ont fait jusqu’à ce jour l’objet d’aucun aggiornamento... Des exemples plus récents ? La campagne socialiste à Vitrolles : « ce qu’ils proposent [le FN], nous l’avons déjà fait. » C’était le texte d’un tract en faveur du candidat socialiste, Anglade, et supposé dénoncer la malignité du FN...

4. Pour finir, on pourra se demander quels sont la stratégie et l’objectif d’un traité des CPR. Ne pas se méprendre : un traité des CPR n’est pas un bêtisier (ce serait en ce cas La Noix d’honneur du Canard). C’est un mémorial de la lâcheté, un mémorandum de l’innommable, la litanie de nos hontes et de nos blessures. Écrire pour ceux qui sont rayés, bafoués, et baffés par ceux-là même qu’ils ont appelés à élire. Ce pourquoi nous serons indéfectiblement liés à cette gauche suicidaire : elle s’y est cru, - et nous y avons presque cru, en recommençant à chaque fois.

Pour notre part, ce traité à constituer ne relève pas du jeu de massacre des Guignols, car il ne vise pas à conclure, de la lâcheté des politiques, au désavœu de toute politique, ni à renvoyer tous les politiques au champ du déshonneur, pour cela même qu’ils mériteraient d’être oubliés. C’est qu’on ne peut pas se passer d’un interlocuteur politique, ou d’une instance de relais politique. Un traité des CPR aurait donc pour fonction d’établir le niveau d’étiage en deçà ou au delà duquel le socle irréductiblement de gauche est susceptible de se débiner, littéralement. Jusqu’à présent, les appareils politiques tablent toujours sur un minimum acquis - un temps pour le PC ce fut autour des 18-20 %. C’était il y a longtemps ! Pour le PS, c’est les jours maigres, 22, les jours fastes, 33... Eh bien, il serait grand temps qu’ils comprennent que s’ils sont nos interlocuteurs naturels, c’est à condition de continuer à affirmer une position de gauche, respectueuse des engagements historiques de cette dernière.

Un traité des CPR serait aussi un traité de la frivolité en politique : ceci, qui ne saurait être considéré comme une spécialité des socialistes, aura néanmoins été exemplairement magnifié du temps de leur splendeur politique. En général, cette frivolité se manifeste dès qu’il s’agit de marquer qu’on occupe la place qui est la sienne, faute de savoir qu’en faire. On aurait, rapidement ceci, à titre d’exemples de frivolité : Cresson, expliquant le chômage par la répugnance des Français à être mobiles (à se rendre là où il y a du travail, que ce soit à 600 kilomètres, ou... à l’étranger). Qu’était d’autre la mobilité selon Cresson, sinon la préfiguration brouillonne de la flexibilité et de l’adaptabilité pronées aujourd’hui ? C’est Emmanuelli, expliquant à la radio, à propos du trou de la Sécurité sociale, qu’il s’abstient d’envoyer pour remboursement les feuilles de soins de ses enfants lorsqu’elles ne dépassent pas 200 francs... C’est Bérégovoy, tirant sa fierté de se voir reconnu comme orfèvre de l’équilibre monétaire par les financiers de la City ou de Wall Street. C’est beaucoup d’autres déclarations, plus stupides et désinvoltes les unes que les autres, et qui font simplement douter du sens commun des hommes politiques, une fois qu’ils sont devenus hommes de pouvoir et apparatchicksde partis au service d’une machine électorale.

En ce sens, la crise du politique, c’est d’abord la crise de la pensée politique, et celle de son propre lieu de conception et d’exposition du politique, qui n’identifie ni son lieu, ni son objet. On peut inventorier le répertoire des inanités politiques de la décennie : « membres de la société civile » (appelés comme on sait à d’éphémères fonctions, sorte de Marsupillami de la vie politique), « stage diplômant », « entreprise citoyenne » (pourquoi pas « marché moral » ? Certes, il y eut aussi, à la même époque, L’âme des entreprises... Mais c’était un ouvrage de philosophie pivotesque). Et last but not least, « culture de gouvernement » : hypocrite concept destiné à masquer tous les abandons et tous les renoncements, et dont les socialistes se sont à ce point gargarisés qu’ils ont oublié les réflexes immédiats qu’une opposition se doit d’avoir en toutes circonstances. Par exemple, être présent au Parlement, pour fustiger l’innommable, quand bien même le décompte arithmétique des voix ne laisse aucun espoir. Ou encore (mais cela, c’est Jurassic Park), organiser des manifestations... N’est-il pas tragique que tous les grands mouvements de contestation des dernières années aient toujours surgi d’initiatives extérieures, sinon étrangères, au politique institutionnel ? Que la vitalité de la société soit par là même attestée, n’est rassurant qu’à condition d’oublier le poids encombrant du cadavre politique, obligé de suivre discreto ledit mouvement. Et qui peut se satisfaire de la tendance majoritaire à gauche à ne pas vouloir se laisser récupérer, et par conséquent à exprimer une position radicale de défiance vis-à-vis de ces instruments de relais que sont, naturellement, partis politiques et organisations syndicales ? C’est aussi le prix que l’on paye pour toutes ces années de CPR et de « culture de gouvernement ».

La crise du politique, c’est tout ceci, mais c’est d’abord avoir traité le citoyen en électeur, et considérer l’électorat comme un marché. Logique du marketing, logique du camembert : à chaque part supposée de ce dernier, il faut adresser le discours qu’elle est censée attendre. Dans les années 1980, il y eut en ce sens une vraie division du discours politique de la gauche gouvernante : pour le terroir un peu rance de la France profonde, Charasse ; pour les nostalgiques des origines populaires de la gauche, Bérégovoy, après Mauroy ; pour les intellos et les artistes, Badinter, en symbole de l’exigence morale, vénérable incarnation de l’impératif catégorique appliqué à la vie politique ; et Jack Lang pour la part du feu follet. Pour le quart d’heure métaphysicien, Mitterrand était vraiment le meilleur, et dans sa méditation pluriannuelle de « la mort-les-yeux-dans-les-yeux », il faut bien le dire, la gauche fut imbattable (ce n’est pas à droite qu’on trouvera présentement le génie capable de faire halluciner la nation tout entière sur des considérations fumeuses sur la proximité de la mort, l’amitié, l’au-delà et tout son tralala).

5. Question subsidiaire : si un traité des CPR ne peut être le fait que d’une résistance très radicale, quoique amoindrie, — la gauche nous exaspère, non pas, nous épuise ! —, nous ne savons pas encore si c’est un APG (Arrangement Peu Glorieux) (cf. VACARME N°1 et N°2).

Post-scriptum

Post-Scriptum : cet article a été écrit bien avant la dissolution de l’Assemblée prononcée le 21 avril 1997.