le Che au Stade de France

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On ne vous l’a sûrement pas dit à la télé. Mais si vous êtes un habitué des rayons de musique de « l’agitateur depuis 1954 » vous avez dû apercevoir un disque à la pochette rouge ornée de la figure de Che Guevarra. D’ailleurs le disque s’appelle El Che vive... Le capitalisme affairiste, vampiriste reprend l’image révolutionnaire (ça se vend si bien). Il l’a ingérée, digérée et la vomit à nos pieds.

Dans Le Monde du 18 février 1996, on peut apprendre que le type qui a eu la responsabilité de produire ce CD est un vrai admirateur du Che. On rigole bien dans les maisons de disque. On a l’humour débordant. Tellement qu’on peut sans vergogne tuer une seconde fois Victor Jara, compositeur chilien, torturé et mutilé à mort par les sbires de Pinochet en 1973, en le faisant apparaître sur cette infamie.

Au fond rien de plus normal. Ce capitalisme triomphant est si sûr de sa victoire qu’il ne craint même plus de nous vendre l’idée, le rêve, l’utopie de la révolution. Et comme, ce rêve, quelques-uns en ont encore besoin pour avancer, respirer, supporter le métro-boulot-dodo et que ces « quelques-uns » peuvent encore servir un peu...

N’ayant vraiment plus peur de rien, il nous invite au voyage vers le le dernier « Revolutionland » de la planète ! Au-dessus de la pile de ce petit disque rouge, on pouvait trouver le Guide du routard de Cuba.

Par contre ce qu’on vous a sûrement dit à la télé, vu que c’est bien le genre de conneries qu’on vous dit, c’est que moyennant mille balles vous pouvez avoir votre nom inscrit dans la pierre du Stade de France. L’enveloppe que j’ai reçue m’encourageait en me disant qu’« avoir son nom gravé sur un monument, c’est bien. Le faire de son vivant, c’est encore mieux ». Je n’ai rien à dire de spécial là-dessus, mais je trouve ça quand même merveilleux que le SDF fasse la manche. Non ?

À part ça, bien sûr, la vie continue.