Vacarme 14

hiver 2000

Vacarme 14

À nos lectrices et lecteurs

Ce numéro, Vacarme 14 (hiver 2000), est désormais archivé et tous ses articles sont accessibles dans leur intégralité. Vacarme aime la gratuité, mais une revue existe grâce à ces abonné·es.

chroniques

en cas de noyade

par

Avis concernant les personnes qui paraissent mortes et qui, ne l’étant pas, peuvent recevoir des soins. Paris, 1772
1 la déshabiller, la bien essuyer avec de la Flanelle ou des Linges, et la tenir très chaudement, en l’enveloppant soit avec des Couvertures, soit avec des Vêtements et ce qu’on pourra se procurer ; ou la mettant devant un feu modéré ou dans un lit bien chaud.
2 on lui soufflera ensuite par le moyen d’une Canule, de l’air chaud dans la bouche, en lui serrant les deux (…) Lire 

« modestes et dociles »

par

La candeur de Walser. « Il est doux d’être opprimé », et puis : « La mélancolie forme. » « Toute place a son importance... » Et la question posée au Commis : « Ou vous aimez mon mari d’un amour absolu, ou bien vous êtes absolument vil. » — Elle n’est pas simplement posée par une grande bourgeoise. Elle s’adresse à une sorte particulière de serviteur. À celui dont l’existence quotidienne échafaude un problème : comment se fait-il que je sois un Valet avant même d’avoir précisément songé à (…) Lire 

télévision

par

en pleine autonomie alors il s’invita nuances dans la vie le montrer en faisant ressortir induite l’idée qui le provoque monde ou pas il me faut une légende josé mango arra. pêcheur professionnel. le long du trottoir prenait toute la place laisser passer j’aime ça voir les choses de si près yolande. une voisine. séparé et pourtant soupirant je l’aime je veux l’aimer selon l’originale syntaxe occidentale ainsi l’apparition viendra raccord viendra parmi les plaques de verre madame sugishara. (…) Lire 

« pourquoi il n’y aura pas de rubrique sport dans ce numéro »

par

Il n’y a pas de rubrique sport parce que fin septembre, à l’espace Cartier, les équipes semblaient d’abord chercher une règle. Puis elle se dessinait progressivement : acculer un joueur dans un coin du terrain. À ce moment, le joueur cherche à briser la chaîne puis en devient un maillon. Temps mort. Le public est convié à assister à la digression polyglotte qui décidera des règles-ou-pas-de la partie suivante. Et l’analyse de la partie écoulée.
Il n’y a pas de rubrique sport parce que (…) Lire 

ton dharma

par

Dans un article sur L’Idiot, Walter Benjamin écrit que le Prince Mychkine, en dépit de sa maladroite candeur, reste associé à ce qui ne peut s’oublier, à une vie infinie. Les indications laissées par Benjamin à propos du corps expulsé, du moi délogé, nous concernent tout particulièrement ici. Benjamin affirme pour sa part que la vie des êtres abîmés, écrasés, se traduit par une sorte d’empreinte de l’inoubliable. Irrécupérable, foulée aux pieds, mais représentée tant bien que mal par un nom (…) Lire 

l’âne / qui sait l’effort immense

par

Il pleut sans arrêt. L’eau tombe comme un rideau, mais l’âne ne bouge pas. Immobile posé sur l’herbe, dans le pré. Ses yeux bruns cerclés de clair clignent. Léger mouvement des oreilles — des oreilles magnifiques : bords de velours, cavernes feutrées, grottes aux mille coudes. L’eau ruisselle du dos vers les flancs, s’égoutte à la lisière du ventre blanc. Il me regarde, par l’encadrure de la fenêtre. Une goutte froide tombe sur mes cheveux. Je lève la tête. Au plafond une auréole emprisonnée (…) Lire 

une image de cinéma

par

— 1850-1950 : culture de l’image photographique, dont le cinéma fut la merveille mitrailleuse. Mais, depuis cinquante ans déjà, nous sommes, nous les très riches, entrés dans la culture du flux visuel, avec télé d’abord, puis @valanches d’informations. Les flux, ça se gère. L’image, fût-elle mobile, ça vous arrête, vous force à la fixer tant qu’elle paraît. C’est une chose qui arrive, une déflagration rétinienne, dont l’éclat surnage un moment entre l’œil et les cases, au-delà de la (…) Lire 

tchin

par

bières à la hache
À la vue de la sinistre enseigne, Robert, le photographe, porte la main à sa nuque et la frotte dans un va-et-vient inquiet. Nous entrons cependant. L’espace du bistrot à La Hache est très beau : un grand carré de parquet brut au centre, un périmètre de banquettes de gare des années 50 intégrées dans les boiseries, de longues tables à huit places avec présentoirs à bretzels, un bar en angle, construction massive en briques capable de résister aux bombardements. Trois (…) Lire 

Giallonapoli

par

Giallonapoli Que je marche avec toi seule dans le jaune de Naples sous les magnolias des bâtisses les palmiers des jardins en retrait et l’araucaria : qu’à présent tes yeux ouvrent les chiens distants et le large matin quand on meure et que l’on meure d’amour alentour. Midi Un hasard voulut qu’il passe sous les vastes vérandas et les glycines l’homme qui écouta le souffle des chats à la gare voie après voie au point qu’il conserva ses ongles dans un petit sac de toiles à peine l’horizon (…) Lire 

autre chambre

par

À un moment ça a débordé c’est tout vous m’aviez tous dit trop de choses l’un après l’autre on avait loué cette vieille maison dans la Meuse et déménagé de Borny et ç’a été la goutte d’eau toi gros tu n’avais pas voulu vendre ma bibliothèque et tu t’étais même fâché contre moi comme après un enfant ça suffit maintenant tu arrêtes puis tu m’avais dit mais qui est-ce qui pourrait s’intéresser à ton journal qui voudrait bien le lire moi qui avais écrit plus de cinq mille pages dans des cahiers (…) Lire 

Vacarme 14

Vacarme 14 / hiver 2000

Rédaction en chef Philippe Mangeot

Parution le 10 janvier 2000 Édition Vacarme

Pages 116 ISBN 9782915547856

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