Vacarme 16

été 2001

Vacarme 16

À nos lectrices et lecteurs

Ce numéro, Vacarme 16 (été 2001), est désormais archivé et tous ses articles sont accessibles dans leur intégralité. Vacarme aime la gratuité, mais une revue existe grâce à ces abonné·es.

Chroniques

Chaque chose

par

chaque chose en se mouvant
à un moment ou à un autre
marque un temps d’arrêt Lire 

Blanc sur noir

par

Une noire puis deux sans deuil j’ai voulu ce fond pour que, blanc sur noir vienne à la dérobée – de la neige – la dictée – neige tombant sur du charbon – comme à Berlin les péniches rangées au bord de la Spree chargées de caractères chinois cristaux posés sur le plus noir que nuit sans deuil de vous à moi tout-à-fait entre nous dans le monde formant la voûte le ventre d’un dieu qui pèle dans la barbe du papier rasée de frais pour qu’apparaissent les vocables autrement, sans deuil rien (…) Lire 

Bagatelle

par

Rester rêvant, activité brumeuse et pourtant prolixe, au nom de laquelle on aime farouchement demeurer assis sur sa chaise plutôt que de se rendre dans les rues, sur les places, où une agitation sculptée par la maladie après tout se répand, et fait croire à cette portion encombrante de notre esprit que nous sommes attendus, que des bras sortiront des embrasures à notre approche, que des femmes ou bien voilées, ou bien découvertes comme le fût des canons, prêterons attention lorsque nous (…) Lire 

Rébus

par

Chérie, mets-toi en jupe

par

si je suis seule et que je suis en jupe l’histoire accumulée au quatrième intègre sourdement les parties isolées.
amina, constitutionnaliste
quand je vois qu’elle est en jupe ça fait l’effet terrible huile sur bois münich la saint barthélémy
xavier, célibataire formateur
quand je suis avec mon fils en pantalon il rapporte à propos l’épître aux corinthiens
honorine, agent de constatation
je ne vais pas mettre une jupe ni socle ni trône pas moins éclairante l’asymétrie du rôle dans (…) Lire 

D’abord on pouvait marcher sur la terre

par

D’abord on pouvait marcher sur la terre, comme on marcherait sur des os. Ces os, ces mêmes os que l’on déterre sous la terre noire, d’où ils détachent des copeaux. On les sentait sous les pieds, sur le plateau. Je les aimais, un par un, chaque fois. Nous étions deux. Tout était enfoncé sous la neige, sauf nos pas. Pas question de reculer. Les familles étaient loin. On pourrait croire que nous avions froid. Elle réchauffait le ciel.
Une main dans l’eau, qui craque de parties givrées. Un sol (…) Lire 

Monsieur le Président

par

Bernard Tapie est revenu. Le président de l’O.M.triomphant des années quatre-vingt-dix était tombé en disgrâce suite à sa condamnation dans l’affaire Valenciennes/0.M. et à la lutte sans merci que lui opposait le président de la Ligue nationale de football, Noël Le Graet.
Celui-ci a salué le retour de Tapie par un laconique "Un homme ne doit pas payer toute sa vie". Mais monsieur Le Graet n’est plus président de la L.N.F. Il fut en effet victime d’une fronde menée par la frange ultra (…) Lire 

le train (extraits)

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10 Il arrive que nous soyons très nombreux à dormir dans le même compartiment. Qu’y faire ? C’est un événement qui se reproduit à intervalles irréguliers, et qui demeure imprévisible en vérité.
Dans la nuit la chaleur augmente, l’espace clos s’épaissit de toutes les haleines réunies. Je sens peu à peu mon visage se laisser modeler par ces souffles tièdes et denses ; ma chair enfle, et mes doigts, devenus gourds. On entend par intermittences une protestation, un soupir appuyé.
À (…) Lire 

la pipistrelle / un contact même léger suffit

par

La pipistrelle est derrière moi, je peux reprendre la parole, son contact — même léger — suffit. Je ne sais pas pourquoi j’ai chuté mais j’ai chuté. Mon pied a glissé dans l’éboulement. J’avais attendu trop longtemps à la gare, ou bien était-ce ailleurs. Toute cette attente s’est agrégée d’un coup, noire comme un loup. La nuit avait passé en allées et venues pour surveiller les enfants. Il ne fallait pas risquer qu’on les emmène sans qu’ils sachent. Et le vent s’est levé, et là dans ce ravin (…) Lire 

Au balcon

par

Parce que la cinquantième année d’une vie a un son de cloche jubilaire, rappelant que le plus long est fait. Parce qu’en plus elle coïncide avec l’oblitération du vingtième siècle, alors il arrive qu’on se mette au balcon et qu’en-dessous il n’y ait ni rue, ni paysage, mais directement le parcours géographique de sa propre vie. Il y a des balcons soudain panoramiques. De l’un d’eux, j’ai revu ébahi la ligne bancale de mes déplacements, le voyage d’une lézarde sur un mur. Elle partait d’une (…) Lire 

« Dehors la danse »

par

Date : wednesday, march 01, 2000 5:27 pm De : mathilde monnier À : jean-luc nancy Objet : histoire Cher Jean-Luc, juste un complément sur le dehors. Tu sais sûrement qu’au moment où la danse classique est apparue, est apparu avec elle ce qu’en danse nous appelons « l’en dehors » (c’est même ce qui la définit), cet « en-dehors » censé se tourner, s’ouvrir vers la cour, vers le roi (c’était même tout le sens de ce dehors). La danse contemporaine elle, de son côté, est peu à peu retournée vers (…) Lire 

Histoire de V

par

1
Monsieur V, en sortant un matin de chez lui, éprouva une nouvelle sensation de stupidité. Ce n’était pas une stupidité nouvelle ; au contraire, c’était la vieille stupidité habituelle, celle qui avait vécu en sourdine avec lui pendant tant d’années, et qui maintenant affleurait, comme un vieux maître de maison traînant ses savates à travers les pièces à moitié vides.
Comment a-t-elle fait pour ouvrir la porte et occuper les meilleures pièces ? se demanda-t-il. Qui lui a accordé toute (…) Lire 

Chroniques
Vacarme 16

Vacarme 16 / été 2001

Rédaction en chef la revue Vacarme

Parution le 2 juillet 2001 Édition Vacarme

Pages 112 ISBN 9782915547870

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Diffusion numérique Cairn