Vacarme 27

printemps 2004

Vacarme 27

À nos lectrices et lecteurs

Ce numéro, Vacarme 27 (printemps 2004), est désormais archivé et tous ses articles sont accessibles dans leur intégralité. Vacarme aime la gratuité, mais une revue existe grâce à ces abonné·es.

Cahier

Schistes

par

Le problème, c’est que je ne parviens pas à décider s’il y a là, ou non, une bonne nouvelle.
La faune de Burgess, ainsi nommée d’après l’à-pic qui la surplombe et la contient, dont les pentes effritées la lèvent très haut contre le ciel de Colombie Britannique (elle qui dut plutôt être terreuse, faune de mares et de talus, cliquetant, respirant sous les pierres), la faune de Burgess donc est connue, palpée, décrite depuis 1909 : avec des effleurements, des carnets de croquis et de petits (…) Lire 

Portrait de l’écrivain en critique en écrivain

par

Comment mutent ce monstre aimé, cet enfant ami, lorsqu’ils transitent du grand écran d’où ils vous éblouissent au livre qui, page de droite, en dessine la trace et, page de gauche, les décrypte et les décrit ? compte-rendu, et surtout salut admiratif à des enfants et des monstres, recueil des articles sur le cinéma de Pierre Alferi, qui propose une double réponse, critique et littéraire.
Par ici s’il vous plaît, entrons dans Des enfants et des monstres par le milieu, par la nouveautéque (…) Lire 

Contrastes édifiants

par

Feuilleton "typologies", suite : à l’attention passionnée qui s’attache au conflit israélo-palestinien, il est instructif d’opposer la négligence dont la Tchétchénie est l’objet. Lire 

Portraits de Robert Walser

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1 Un jour, c’était il n’y a pas très longtemps, j’ai fait ce rêve : je dormais, la porte en face de mon lit s’entrouvrait, et deux personnes assez jeunes et inconnues, ou peut-être trois, me regardaient. Leur regard me réveillait, j’infléchissais alors mon bras gauche pour le replier derrière ma tête et je les regardais à mon tour. J’étais dans ce lit même où je dormais, et me réveillai pour de bon. C’était sans aucun doute un rêve d’amour, d’un amour pénible à supporter parce qu’il me (…) Lire 

La musca depicta

par

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Une journée dans la rade / 6

par

Maudrechine, d’ailleurs, n’attend pas pour ses services les remerciements de la patrie. Il ambitionne le bon fonctionnement, il veut que la logique prévale. En cela il est, de ceux que je me suis procurés, le talent le moins ambigu et le moins inégal. Se réclame-t-il d’une certaine définition de l’humanité ? Je n’ai pas d’information à ce sujet. – Mon sentiment ? Maudrechine n’est pas intrépide, pas bien-portant (il ne l’a sans doute jamais été), mais il se croit posé sous les lentilles (…) Lire 

solidarité

par

premier épisode du feuilleton "politique et sensation" : qu’est-ce donc que se sentir "solidaire" ? Lire 

Héliotrope

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Deux fois béni l’artiste de Felice Beato

par

À la fin du 19ème siècle, technique oblige, c’est à la peinture que la photographie doit ses couleurs... et peut-être un peu plus : ce n’est pas un hasard si Felice Beato parle du coloriste auquel il eut recourt comme de son « artiste ».
« Mais maintenant il n’y a plus personne là-haut. Alors elle regarde en bas, dans l’eau, un peu tremblante, un peu curieuse aussi, et l’eau est grise, effrayante, hachée de pluie. C’est le dernier soir, son dernier soir en ce monde, et c’est l’eau du (…) Lire 

Les origines du mariage

par

Unis par un maire audacieux, les couples homosexuels californiens verront-ils leurs liens maritaux répudiés par le droit fédéral ? Quelle sera l’attitude des candidats à la présidentielle face au retour imprévu, mais pas si imprévisible, de la question gay dans la campagne électorale ? Six ans après l’affaire Monica Lewinsky, le mariage homosexuel fait figure de test. il permettra de valider ou d’infirmer l’hypothèse d’une resexualisation de la vie politique américaine.
Il est des moments (…) Lire 

La vie et les aventures de l’œuvre de P. Alternhals / 1

par

Quelques extraits, plus vrais ou plus verts que nature, d’un Voyage en vitre sans tain ou d’une projection dont le générique préviendrait : «  un train ! et au nord de l’oubli où la voie étire cent retours, en tant que chemin de fer tu, silencieusement s’éloignent, dans telle gorge suavement ballast, quelques absents au bout du quai.  » d’autres suivront, au sujet des fantômes pris à la gorge de Kafka.
[...] pas forcément bruyant et spectaculaire l’événement, que je me suis dit la gueule (…) Lire 

César ouvre-toi

par

Police partout : par les temps qui courent, on peut avoir envie d’un peu de secret. mais comment s’y prendre ? Sourire aux caméras du métro ? On n’en sera pas moins filmé. Fuir aux Galápagos ? On risque de regretter le métro. Essayons autre chose : la cryptographie.
Un agent britannique envoie, sous forme cryptée, un message à son supérieur : « L’infidèle Docteur Kelly veut parler ». Tout le problème consiste à ce que le destinataire soit le seul à pouvoir le lire. Si un tiers curieux (…) Lire 

décontraction sociale, aide-mémoire

par

Plus de 600 000 personnes exclues du régime d’assurance-chômage, au moins 25 % des artistes et techniciens du spectacle éjectés de l’intermittence, les sans-papiers laissés sans soins aux portes des hôpitaux, les droits des salariés affaiblis : la droite, soutenue par le patronat et dans certains cas par la CFDT, estime avoir les mains libres pour mener à bien son projet de déconstruction sociale.
La rentrée sociale n’a pas eu lieu. Le gouvernement Raffarin est convaincu que ni les (…) Lire 

Le dieu dollar, tout puissant, dieu d’iniquité

par

Profanes ou savantes, les considérations courantes sur la monnaie gardent, souvent, la marque du fétichisme : l’euro serait ainsi, au choix, le responsable de l’inflation ou une garantie de croissance – un dieu, en somme. un dieu aux sorciers bien tristes, il est vrai (Jean-Claude Trichet gagnerait à mâcher du peyotl), et aux collègues redoutables, dans l’Olympe des monnaies. essai de théologie agnostique.
Les trois premières années (1999-2002) de vie de l’euro ont suscité, des plus (…) Lire 

prisons : la santé absorbée

par

Ambiguïté des anniversaires fêtés en prison. triste chapelet des années perdues, ou joyeux rapprochement de la sortie ? Il y a dix ans depuis janvier pour l’une, deux ans depuis mars pour l’autre, deux lois réformaient la condition médicale des détenus : la première en leur garantissant une qualité de soins équivalente à celle qui vaut hors les murs, la seconde en suspendant leur peine en cas de maladie grave. brèche sanitaire dans le champ carcéral ? À moins que ce ne soit l’inverse.
La (…) Lire 

Le tatou / se détache

par

Je sors d’une nuit peuplée d’animaux. Les phrases traînent encore leurs lanières dans cette poussière étrange où des bribes s’agglutinent. Où les corps mot à mot sont sans aucun rapport. Le son cherche à forcer, à déranger les places. Il se trame quelque chose/ Elle m’attend au sous-sol. Il n’y a qu’une table et trois chaises, avec une lampe et du bruit au-dessus. Dites-moi ça fait peur quand ma mère la laite elle mord ses seins et crie/ De savoir que tout ne tient pas si bien ensemble la (…) Lire 

Rébus

par

J’écris encore une fois Vikash Dhorasoo

par

Je me suis engagé à écrire dans Vacarme ce que j’aurai fait ou pas pour parler avec Vikash Dhorasoo. Lyon vient de battre Le Mans sans lui. C’est toujours délicieux d’écrire Vikash Dhorasoo et très intéressant de lire Gertrude Stein. Juninho s’était donné une entorse la semaine précédente, mais il s’est rétabli miraculeusement — il est très croyant. Il s’est échauffé comme une bête. Son président a déclaré avant le match qu’il ne devait pas être ménagé mais au contraire jouer des matches (…) Lire 

Nos monstres

par

Gertie on stage
Une bande de deux minutes datant de 1903. Cela s’appelle Le Monstre : un magicien redonne vie à un squelette. Magie primitive de Méliès comme soixante ans plus tard les combats de squelettes chorégraphiés par Ray Harryhausen dans Jason et les argonautes. Les monstres, c’est d’abord sympathique comme Gertie, le premier dinosaure du cinéma. En 1909, Winsor McCay dessine seul les 10 000 planches de cette bande de quelques minutes. Dans les Vaudeville Theatres, le « metteur en (…) Lire 

Sur l’affaire commune

par

La vie privée est publique. C’est le fond de secret du public. Nous avons droit de passage – c’est-à-dire, de vie commune – tant que nous avons le droit à une vie privée. La vie privée où l’amour, la nourriture, le sommeil ont un lieu, est une part secrète autant qu’animale, apaisante, inquiète, terrifiante parfois. Nous avons une vie privée où nous retourner, nous construire autant que nous bouleverser. Nous avons là jusqu’au droit de nous donner la mort. Ce sera notre histoire. Ce sera (…) Lire 

Cahier
Vacarme 27

Vacarme 27 / printemps 2004

Rédaction en chef la revue Vacarme

Parution le 5 avril 2004 Édition Vacarme

Pages 124 ISBN 9782915547986

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