la guichetière, le texte et le président

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À l’heure où, d’une main, la lecture des lettres de Guy Môquet aux enfants des écoles est enrôlée au service du nouveau pouvoir cependant que, de l’autre main, celui-ci affiche son inculture avec une arrogance maussade, la question de savoir à quoi bon, politiquement, lire et écrire encore trouve des inflexions nouvelles. Proche d’un art de survivre, l’invention d’usages inédits des textes oppose au consensus silencieux comme au bruit médiatique l’émergence de communautés critiques.

« Temps où le ciel recru pénètre dans la terre,
où l’homme agonise entre deux mépris. » René Char

Refuser d’adhérer — si on l’envisage assez rigoureusement pour fonder ainsi une communauté critique — n’est pas une mince affaire. Il s’agit moins de choix courageux entre polarités idéologiques, moins d’une conscience en lutte, comme les formule d’ordinaire l’humanisme politique, que de dispositifs plus concrets : procédures de désengluement, techniques de décollement, tactiques pour produire et maintenir de la distance, du jeu, de la marge (notamment de manœuvre) là où la « réalité » se trouve tout à coup rabattue entièrement sur l’ordre existant. Or ces dispositifs de désadhésion, y compris l’action de rue ou la désertion existentielle, renvoient tous à un moment ou un autre à la vieille question du texte dans son acception élargie d’il y a trente ou quarante ans, autrement dit à l’agencement lecture-écriture en tant qu’enjeu politique effectif — et qu’opération radicale de défamiliarisation. Ils renvoient au texte comme reste, comme supplément, comme événement, à tout ce que n’épuisent pas, en lui, ses coordonnées socio-culturelles : ses dimensions de véhicule normatif, de plate-forme institutionnelle, d’héritage patrimonial ou de produit le plus noble de l’industrie culturelle. Au moment où le retour de bâton idéologique inciterait les plus hardis à se méfier du texte, de ses fuites et de ses conforts, de son impuissance pratique et de son fétichisme de lettrés, pour lui préférer l’urgence de l’intervention ou la résistance par l’organisation, c’est pourtant bien de ce côté-là, vers les questions sans fin de l’interprétation des textes et de l’effet des discours, qu’on peut enfin commencer de soulever la nouvelle chape de plomb. En ce sens, dans le kit de survie pour période de régression consensuelle, le texte n’est pas un accessoire en option, la récompense à lire au coin du feu d’une dure journée de luttes, mais bien un élément-clé, et un accessoire aussi polyvalent que le bon vieux couteau suisse, pour peu qu’on ne sépare pas le texte des mondes qu’il relie, des usages qu’il appuie, des forces critiques qu’il met en branle.

On peut même aller plus loin. La plus dangereuse des mille et une sorties péremptoires du candidat Sarkozy pendant sa campagne ne fut ni son insistance sur les dispositions « naturelles » à la pédophilie ou à l’homosexualité, ni son chantage au travail « libre » ou son attaque contre les « repentances », provocations calculées mais aussi poncifs réactionnaires de la droite éternelle. Elle consista plutôt dans sa suggestion, moins souvent commentée, qu’il serait absurde de donner à lire des classiques littéraires pour les concours intermédiaires de la fonction publique [1]. Pourquoi en effet la fable sarkozienne de la pauvre (future) guichetière à qui l’on impose de lire La Princesse de Clèves, sans utilité directe ni rapport avec son projet professionnel, pourquoi cette fable de la guichetière et du pot aux roses ne serait-elle pas la clé du verrouillage interprétatif et de la décomplexion idéologique dont l’actuel président de la République a réussi le double exploit — offrant à la droite son « 10 mai 1981 », selon la formule de quelques éditorialistes ? Ainsi se moquait-il, à trois mois des élections, de ce concours d’attaché d’administration avec son protocole obsolète et son programme inadapté. Ainsi persiflait-il, le petit bonhomme, certain de son effet (« un sadique ou un imbécile, choisissez », avait dû mettre au point ce programme), et sûr qu’elle n’aura jamais besoin, derrière son hygiaphone, d’un roman d’amour du dix-septième siècle, la guichetière idéaltypique. Et si c’était justement ce dont elle avait le plus besoin ? Non pas pour rejoindre le paradis de la grande culture, la civilisation saine et sauve des lettrés, ou la ligne de fuite des derniers romantiques, fantasmes scolaires pour conservateurs rances, mais parce qu’il y aurait là un écart, avec l’utilité directe et le bonheur immédiat, avec son monde ordinaire comme avec l’interprétation obligée, un écart du texte qui vaudrait distance à soi, inaptitude aux dogmes, incertitude du sens, et par là même résistance armée au littéralisme dominant.

Cette ritournelle des années 1960-1970, quand la théorie littéraire faisait et défaisait le monde, quand la « révolution » désignait indistinctement le soulèvement politique et l’insurrection poétique, ne se retrouve pas par hasard aujourd’hui au cœur d’expériences politiques alternatives variées : militantismes sexuels, contre-histoire postcoloniale, travail collectif non aliéné sur le net ou dans certaines enclaves créatives. Expériences bien antérieures au 6 mai 2007, et autrement convaincantes qu’une rhétorique progressiste fatiguée et une gesticulation antilibérale de moins en moins sûre de son bon droit - sinon même plus efficacement, plus directement critiques. Mais par rapport aux enthousiasmes théoristes des années intensives, la ritournelle en question a changé, comme le montre la synthèse précieuse d’Yves Citton [2] sur l’événement herméneutique et les communautés interprétatives [3] : le texte n’est plus substance sacrée mais événement collectif, il n’est plus du côté de la matérialité de l’Écriture mais des seuls effets de la lecture, il n’est plus le monde-à-part des utopies avant-gardistes mais une re-partition du monde qui déplace sans arrêt la « scène du commun » (au sens des « reconfigurations du partage du sensible [4] » dont parle Jacques Rancière). Depuis les bibliothèques dissidentes que se constituent sur le tas les nouveaux mouvementismes jusqu’au cosmopolitisme des œuvres et de leur usage tel qu’il nous arrive aujourd’hui tardivement d’Amérique (sous le nom de cultural studies ou de lectures « minoritaires »), un fourmillement d’initiatives et de croisements inédits parcourt le tissu social français, qui ont tous pour programme commun de refuser la vieille séparation du texte et du monde, de la fiction et de la réalité, de la lecture et de la vie : de n’accepter ni la séparation qu’imposent les chantages grossiers à « l’action » et à ses « urgences », des chantages qui ont toujours su culpabiliser le petit sujet lettré (en le persuadant qu’il n’est qu’un bouffon divertisseur), ni la séparation dont s’autorisent, de leur côté, nostalgiques et bibliolâtres pour préférer à l’engeance techno-marchande le ciel éthéré des belles-lettres.

« La réflexion herméneutique débouche donc sur un apprentissage de survieet de coexistence en situation d’enfermement », souligne Yves Citton. De fait, rouvrir en grand la question du sens des textes revient à favoriser des subjectivations nouvelles, et à rendre aux pauvres locataires de textes que nous sommes une bonne part de leur autonomie critique : pour apprendre, notamment, à décrypter les connotations cachées et la relativité patente des discours dominants, à se saisir du pouvoir de poser les questions importantes, à produire continûment et réciproquement un sujet collectif et un corpus opératoire, à confronter sans cesse registres et antipodes (prosaïque et poétique, guerre et littérature...), à prendre au sérieux tous les bovarysmes et leurs mondes fictionnels, et à déjouer le bruit médiatique et ses effets de saturation — pour apprendre à survivre, en un mot, au cœur de nos sociétés de contrôle. Mais la voie est étroite. Il y faut éviter aussi bien le fétichisme du canon littéraire, fuite pour happy few, que la passion nihiliste pour les apories du Texte. Il y faut échapper à l’égotisme dandy de la lecture impartageable (« rien là qui soit commun ») aussi bien qu’au refrain humaniste du lien livresque (si abstrait) à tous nos frères humains. Pas facile, en effet, de déployer pleinement, et collectivement, cette double distance qu’accomplit le texte, distance à soi comme unité homogène et distance aux valeurs censées nous encadrer, ou encore distance au texte d’alors aussi bien qu’à ma condition d’aujourd’hui. Et si la voie est étroite, c’est aussi qu’il est crucial, conclut Citton, d’arriver à la fois à « sauvegarder toute la fragilité du geste herméneutique » et à le « réinscrire dans une prétention de vérité ». Avec cette voie étroite, sur ce chemin de crête, il y va pourtant, comme l’écrivait Deleuze en 1993 des liens entre « la littérature et la vie », de rien moins que de l’invention, au présent, de ce « peuple qui manque, [...] [ce] peuple mineur, peuple bâtard, inférieur, dominé, toujours en devenir, toujours inachevé [5] ». Ce peuple devenu peuple d’avoir, justement, cessé d’adhérer.

Il y va d’une convergence possible entre fantasme et puissance, rêve et communauté, u-topies et marges effectives, comme dans la fonction qu’attribue David Lynch au rêve éveillé dont procèdent tous ses films : « Lorsque vous dormez, vous ne contrôlez pas votre rêve ; j’aime me plonger dans un monde onirique mais fabriqué par moi, un monde que j’ai choisi et sur lequel j’ai tout contrôle [6].... » Sans oublier, pour ajouter à l’éthique de l’interprétation une politique des usages, qu’on ne fait pas qu’interpréter un texte, qu’on peut faire beaucoup d’autres choses avec. On peut le transformer, le reconnecter, l’envoyer comme un missile, le projeter comme une promesse sexuelle, le lâcher dans la nature, le déployer là pour se rassembler ou se tenir à l’écart, pour constituer une base d’action ou faire mentir le pouvoir — ou simplement pour habiter tel lieu. De cet ensemble d’évidences utiles à rappeler dans le contexte actuel, le seul été 2007 offrait maintes illustrations, parmi lesquelles, plutôt que les gestes radicaux les plus conséquents, ou les moins visibles, on peut s’arrêter plutôt sur l’une de ces polémiques de saison dont le petit monde culturel fait chaque été ses gorges chaudes : l’adaptation controversée par Frédéric Fisbach, pour le Festival d’Avignon, des fameux Feuillets d’Hypnos de René Char, 237 fragments poétiques rédigés à mesure par le capitaine « Alexandre » (le nom sous lequel Char fut responsable dès 1940 du SAP, le Service Atterrissages Parachutages, pour la zone des Basses-Alpes) pendant ses années de résistance sur les plateaux de Haute-Provence. Car c’est bien de distance, d’écart, d’appropriation et de résistance qu’il s’agit ici, y compris de la résistance du texte. Et de ce qu’on fait de son corps, et des autres corps, ou avecle corps des autres, lorsqu’on essaie vraiment de lire ensemble.

Face à ce texte canonique, qui tisse lui-même un réseau de liens inédits entre l’action et l’écriture, la balistique et la poétique, l’amitié en lutte et le fragment sonore, un parti pris de décalage systématique visait à « prendre en charge le texte, [le mettre] en rythme autrement, pour tomber sur une forme qui [le] révèle [7] » au lieu seulement de le révérer. Comme s’il s’agissait d’explorer tout autant ce qui nous sépare que ce qui nous rapproche de ces formules éprises d’absolu (« L’acquiescement éclaire le visage. Le refus lui donne la beauté »), toutes griffonnées à la belle étoile entre 1940 et 1943, entre une embuscade et une opération nocturne. Pour que « des singularités diverses fonctionnent ensemble [8] », le décalage passe ici par trois décentrements : désacralisation vocale et tonale pour déjouer une certaine solennité religieuse de la phrase de Char (et de son passage à l’oral, en « messe haute »), un travail de la « texture sonore » qui va jusqu’au surjeu d’une voix d’enfant ou au fragment chantonné sur un air rock ; confrontation du texte au désordre et à l’arbitraire des corps, d’acrobaties en chorégraphies, d’étreintes en glissades ; et dédramatisation scénique d’ensemble, pour que le dispositif théâtral n’interfère jamais entre le texte et les spectateurs, ou plutôt ne dissimule jamais derrière ses artefacts la distance essentielle de l’un aux autres — en rétablissant les continuités du dedans théâtral au dehors collectif, ou du temps des Feuillets au temps « qui reste ». C’est ainsi que Fisbach fait déferler soudain des tribunes sur la scène une centaine d’acteurs amateurs dont la seule masse physique, l’effet de foule organisée, semble fabriquer un peuple à même le spectacle. C’est ainsi qu’il proposa aussi « d’habiter » trois jours durant un décor moderne digne d’un huis clos de télé-réalité, et d’y inviter le public à côtoyer la troupe pendant la journée — « squat » planifié de la Cour d’honneur du Palais des Papes, histoire d’y poser in situ la question du vivre-ensemble dans son rapport au lire-ensemble, et de l’appropriation d’un lieu mythique dans son rapport à la logique d’une écriture.

Humanistes classiques et critiques parisiens, amoureux du « poète Char » ou de l’avant-garde muséifiée s’élevèrent tous contre l’entreprise de Fisbach, jugée gratuite ou même « d’une bêtise sans nom [9] », comme en témoignèrent les applaudissements timorés et les recensions assassines. On reprochait à cette adaptation son inadaptation au texte-source, sa façon de le grimacer ou de le rendre dérisoire, d’en briser l’euphonie ou d’empêcher simplement qu’on l’entende. Sans envisager un instant qu’un tel texte pût exister au présent, hors des passe-droits et du corpus légitime, arraché à sa gangue historique, à son écrin Pléiade, à son contexte politique intimidant — puisqu’il eût été plus « bête » encore de dresser des parallèles directs entre 1941 et 2007, d’appeler avec ce texte à résister aujourd’hui, Sarkozy n’étant Pétain ni Avignon, malgré tout, une zone « occupée ». Certes, en se risquant au contraire à retrouver une tension équivalente (à celle qui animait Char) pour aujourd’hui entre prose et poésie, écriture et survie, risque physique et effusion solitaire, Fisbach et ses complices ont trébuché sur ce chemin exploratoire : voix massacrant les phrases au lieu d’en exposer l’énigme, corps se substituant au texte au lieu de savoir disparaître en direct pour le faire advenir (comme les marionnettistes du théâtre japonais Kabuki, debout cagoulés au centre de la scène, savent disparaître au regard au profit de leurs seules marionnettes), « occupation » de la Cour d’honneur bien éloignée d’une dissidence plus conséquente, comme celle que pratiquent aujourd’hui, sur ces mêmes flancs de colline que foulait Char pendant la guerre, au nord de Forcalquier, la centaine d’autonomes de la communauté anarchiste de Longo Maï [10]. Il n’en reste pas moins que la démarche de Fisbach, dont il est révélateur que personne ou presque ne l’ait reconnue (réduisant son travail au contresens ou à la transgression, au scandale ou à « l’erreur d’interprétation »), consiste à rouvrir un texte inépuisé à tout ce qui sans cesse l’actualise : usages et détournements, subjectivations et désubjectivations, créations et déprises, et toujours le mystère de ses effets (écrire aide-t-il à tuer des SS ? ou lire, à destituer l’idéologie dominante ?) — tout ce qui fait, en somme, que lire les Feuillets d’Hypnos en 2007 peut n’être pas seulement ce rituel belles-lettriste cher aux adeptes du texte séparé.

Ce en quoi l’expérience de Fisbach, dans ses limites même, rejoint les nombreux exercices pratiques proposés cette année — comme chaque année, mais les enjeux en sont peut-être plus aigus en 2007 — pour constituer autour d’un seul agencement une communauté interprétative plus ou moins éphémère : non seulement comment lire « ensemble » quelque chose comme l’injonction curieuse du feuillet 156 (« Sois la partie du miroir de l’univers la plus dense, la plus utile et la moins apparente »), ou comment documenter l’autarcie sur des pentes rocailleuses (avec le contre-travail de Longo Maï), mais aussi comment faire d’un seul livre de Deleuze un mur de briques en deçà duquel bâtir un monde (l’alignement de Différence et répétition par le collectif Claire Fontaine, en hommage à Carl André), comment se jouer ensemble des facilités du fantasme insulaire (l’exposition « l’île de Paradis » du groupe Ultralab), ou même comment inquiéter l’ordre hétérosexiste d’un seul baiser échangé devant le Colisée romain, renouant ainsi des fils ancestraux pour dénouer des carcans tenaces. On n’est pas très loin, en fin de compte, des leçons (qui parviennent enfin jusqu’à nos côtes) de trente ans de politique des textes dans l’université nord-américaine puis mondiale, aux confins de la transmission des œuvres, de la critique des identités, de l’affirmation minoritaire et de la résistance aux violences de l’ordre normatif. Il suffit, en effet, de ne plus considérer cette politique des textes du seul point de vue des sujets qu’elle institue, queer ou féministe, black ou postcolonial, mais en fonction des ressources critiques que recèle, pour chacun d’eux, la distance irréductible des textes — distance au passé fétiche comme au présent myope, aux certitudes de la culture légitime comme aux contre-certitudes de la bonne identité. Lorsque le texte déploie les traces d’un événementcollectif, qu’il rend possible autant qu’il en est lui-même le produit, il devient bel et bien l’accessoire indispensable d’une pratique de survie pour temps sombres — qu’on soit à Avignon ou à Berkeley, à Forcalquier ou à Calcutta, sous la triste férule de Ronald Reagan ou du nouveau locataire de l’Elysée.

Notes

[1Discours du 23 février 2007 à Lyon.

[2Yves Citton, Lire, interpréter, actualiser. Pourquoi les études littéraires ?, Paris, Amsterdam Poches, 2007.

[3Un concept élaboré par le théoricien américain Stanley Fish, dont paraît en 2007 en traduction française, vingt-cinq ans après sa sortie, le classique sur le sujet (Quand lire c’est faire. Sur l’autorité des communautés interprétatives, trad. fr. Étienne Dobenesque, Paris, Les Prairies ordinaires).

[4Voir Jacques Rancière, Politique de la littérature, Paris, Galilée, 2007.

[5Gilles Deleuze, « La littérature et la vie », in Critique et clinique, Paris, Minuit, 1993, pp. 14-15.

[6Cité par Michel Chion, David Lynch, Paris, Cahiers du cinéma, 1992, p. 229

[7Propos du metteur en scène cité in Christophe Triau, « Un théâtre décentré. Sept remarques sur le théâtre de Frédéric Fisbach », Alternatives théâtrales n° 93, Festival d’Avignon 2007, p. 10.

[8Ibid.

[9Dans les termes agressifs de l’envoyée du Monde, Brigitte Salino, qui alla jusqu’à trouver dans les émissions de vapeurs sur lesquelles s’achève le spectacle une allusion « consternante » à la « fumée des camps de concentration » (« Adaptation déplacée des Feuillets d’Hypnos », Le Monde, 16 juillet 2007).

[10Voir Beatriz Graf, Longo Maï. Révolte et utopie après 68. Vie et autogestion dans les coopératives européennes, Egg (CH), Thesis Verlag, 2006.