L’absent de tout temps
par Sharyar Ghanbari
Le parolier, les chanteurs et le compositeur de cette chanson, interprétée la première fois par Feraydoon Fouroghi en 1975 et diffusée sous forme d’un 45 tours, étaient des artistes admirés de la jeunesse iranienne des années 1970. Leur succès a été immédiat et la chanson a été à maintes fois reprise et diffusée dans les médias officiels.
Les ambitions du Shah battent alors leur plein, autant que les inégalités sociales. Tandis que Téhéran, la vitrine du pays donne l’impression d’une opulence sans limite et d’une grande stabilité politique, la majeure partie du pays espérait secrètement un événement qui pourrait mettre fin à l’injustice sociale qui régnait en Iran. Diffuser ce genre de chanson est ainsi à double tranchant, apaiser ou attiser l’attente d’un avenir autre.
Quelqu’un viendra,
Que je m’impatiente de le voir,
Quelqu’un viendra,
Dont j’ai soif de respirer la présence
Son nom est énoncé comme un miracle dans les Livres
Son corps sait réciter des poèmes d’amour
Il remplira nos assiettes vides de coquelicots rouges
Il changera les châles en barques face aux houles
Son nom est énoncé comme un miracle dans les Livres
Son corps sait réciter des poèmes d’amour
Cet absent de tout temps oindra mes blessures du remède
Cet absent de tout temps n’aimera pas mes larmes
Ô s’il ne me vient pas en aide
Le miroir se noircira et l’étoile s’obscurcira
Son nom est énoncé comme un miracle dans les Livres
Son corps sait réciter des poèmes d’amour
L’absent de tout temps est le cri furieux de cette gorge harassée,
L’absent de tout temps est la clef du coffre fermé,
Il est le cri du cheval blanc des contes de la grand- mère
Il est le plus beau poème secret
Son nom est énoncé comme un miracle dans les Livres
C’est peut-être toi, cet Absent de tout temps
Si tu ne comptes pas venir pas, dis-le-moi
Si tu ne veux pas de nous, dis-le-moi.
Post-scriptum
Paroles : Sharyar Ghanbari (1975)
Musique : William Khono
Interprètes : Feraydoon Fouroghi et Dariush Eghbali
Traduit par Robert Mallet