Les planteurs de soleil dans la forêt

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« Les planteurs de soleil dans la forêt » fait partie d’un [album intitulé « Les étincelles du soleil », produit et diffusé sur les cassettes audio par les Feydayins du peuple (organisation communiste, d’inspiration guevariste) au cours des premiers mois qui suivirent la Révolution 1978-1979.

C’est un hommage aux Fedayins tués lors de l’attaque de la gendarmerie de Siyahkal en février 1971 (voir la chronologie). Ce chant accompagna tous les meetings et manifestations organisés par les formations et groupes révolutionnaires de gauche toutes tendances confondues. Il en devint même l’identifiant. En 1981 la répression violente de l’État islamique devint manifeste avec notamment l’exécution de l’auteur de ce chant, le poète Saeed Soltanpour.

En 2009, à l’occasion des élections présidentielles, Mir Hossein Moussavi qui entre 1980 et 1989 fut tour à tour le secrétaire général du bureau politique du Parti de la République islamique puis le Premier ministre, s’empare de ce chant pour en faire celui du clip de sa campagne électorale.

En cherchant à capter l’enthousiasme d’antan pour élargir son vivier d’électeurs, il n’a pas hésité à subvertir ce chant révolutionnaire.

L’hiver s’achève, le printemps éclate

Voilà à nouveau la fleur écarlate du soleil,

La nuit noire est en fuite

Montagne couverte des tulipes, des tulipes réveillées,

Voilà à nouveau la montagne parsemée de soleil

En Montagne, son cœur bat fort [1],

Ses mains nous offrent le fusil, la fleur et le blé

Dans sa poitrine, Ô ami-e, Ô ami-e,

Dans sa poitrine, Ô ami-e, Ô ami-e,,

Il abrite une forêt d’étoiles, Ô ami-e, Ô ami-e,

Il abrite une forêt d’étoiles, Ô ami-e, Ô ami-e,

L’hiver s’achève, le printemps éclate

Voilà à nouveau la fleur écarlate du soleil,

La nuit noire est en fuite

Ses lèvres comme la source de lumière,

Son cœur comme la flamme fulgurante

Sa voix comme une source d’eau pure,

Son souvenir comme un cerf dans une forêt inaccessible

En Montagne, son cœur bat fort,

Ses mains nous offrent le fusil, la fleur et le blé

Dans sa poitrine, Ô ami-e, Ô ami-e,

Dans sa poitrine, Ô ami-e, Ô ami-e,

Il abrite une forêt d’étoiles, Ô ami-e, Ô ami-e,

Il abrite une forêt d’étoiles, Ô ami-e, Ô ami-e.

Post-scriptum

Poème : Saeed Soltanpour

Musique : inspirée d’une musique folklorique arménienne : (sari sirun)

Interprète : anonyme (1978)

Traduit par Robert Mallet

Notes

[1Le poète parle ici des « planteurs de soleil dans la forêt » c’est à dire des combattants Fedayins, groupe qu’il choisit de personnifier au singulier
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