Vacarme 60

été 2012

Vacarme 60

À nos lectrices et lecteurs

Ce numéro, Vacarme 60 (été 2012), est désormais archivé et tous ses articles sont accessibles dans leur intégralité. Vacarme aime la gratuité, mais une revue existe grâce à ces abonné·es.

Ouverture

Les fronts de la gauche

Si la gauche veut surmonter le clivage ethnique, il n’y a qu’une position tenable : 1/ choisir clairement son bord 2/ en activer d’autres.

Les fronts de la gauche

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Réaffirmer les piliers de la gauche Lire 

Les fronts de la gauche

cahier

Respect vs humiliation

Le 25 avril dernier, des prisonniers du centre de détention de Roanne prenaient le risque de remettre une lettre de revendications aux autorités judiciaires et pénitentiaires, à l’occasion d’une cérémonie de remise de diplômes. La lettre a depuis circulé et pris une dimension publique, et un rassemblement a eu lieu à l’extérieur de la prison le 6 mai. On n’a pas connaissance, pour l’instant, de réactions de la part de l’administration pénitentiaire.
Le 25 avril 2012,
À la Direction et à (…) Lire 

Sarcelles, 1956-1972

par

C’est un cas unique en France : une ville a donné naissance à une maladie : « la sarcellite » ; c’est ainsi que l’on désigna dès les années 1960 le mal qui aurait atteint les banlieues où l’on avait entrepris la construction des grands ensembles. Regardons pourtant avant de jeter uniformément l’anathème et souvenons-nous de l’enthousiasme de la jeune narratrice du roman de Christiane Rochefort Les Petits Enfants du siècle, s’exclamant lors de son emménagement à Sarcelles : « c’était Dieu, (…) Lire 

Mais ce n’était pas encore l’Amérique

par

Vitzilantis a ajouté le 1er octobre 2010 sur Youtube un diaporama de belles captures d’écran d’America America, le film d’Elia Kazan, elles défilent sur une chanson grecque de Lakis Pappas.
8496 vues
Le 8 janvier 2012 samir730 a ajouté sur Youtube une vidéo intitulée « Dire situation of Aghan refugees in Patra, Greece » [1], sur une musique de Dawood Sarkhosh, Musalmana.
4767 vues
Dans les deux montages alternent visions du quotidien des migrants et images du pays natal :
montagnes (…) Lire 

Etre étranger avant d’être isolé

par

Selon le Rapport sur les mineurs isolés en France publié en mai 2010 par Isabelle Debré, sénatrice des Hauts-de-Seine, « est isolée, en France, une personne âgée de moins de 18 ans qui se trouve en dehors de son pays d’origine, sans être accompagnée d’un titulaire ou d’une personne exerçant l’autorité parentale, c’est-à-dire sans quelqu’un pour la protéger et prendre les décisions importantes la concernant. » Ce sont donc aux titres de l’isolement et de la minorité que « les mineurs isolés (…) Lire 

Lettre à Sebald

par

Cher Sebald,
À la plupart de vos lecteurs, vous semblez avoir laissé la même impression : celle d’être mort avant d’avoir fini d’écrire. C’est une remarque somme toute banale, au vu de votre mort accidentelle sur les routes de l’Angleterre, à l’âge peu élevé de 56 ans. Mais c’est un sentiment rare en littérature. Le fait est que nous percevons la plupart du temps la vie des écrivains, si brève fût-elle, comme l’espace étonnamment nécessaire et adéquat de l’œuvre accomplie, comme si chacun (…) Lire 

Amérique

par

1.
S’empilant le fait les étoiles En Amérique le bureau a caché des archives dans son stand… D’énormes étoiles sur eux Le froid anarchiste debout avec son chapeau. Bras contre la rampe Nous étions garés Des millions d’entre nous L’accident fut terrible. La façon dont la porte dégagea Les pierres empilées - Le ruban — livres. miracle. avec lune et les étoiles Le poirier m’émouvant Je suis dans le coin et dans mon soupir Le cadeau d’une les étoiles. La personne Horreur — les morceaux de son (…) Lire 

Collection

par

Or ne mens
« Mais je te requiers, or ne mens/Que vallent mondains ornemens ? » demande Guillaume Alexis à la fin du XVe siècle. L’ornement ne ment pas toujours : il peut faire apparaître ce qui n’est ni superficiel, ni accessoire. Ce n’est pas seulement que l’enfoui devient surface, c’est que l’énergie vitale prend forme - et cette forme nous habite, nous hébète, nous habille.
À la demande de Vacarme, en réponse aux anatomies anciennes publiées dans le n°59, Pierre Alferi nous a habillés (…) Lire 

Paradis du Tea Party

par

Ayn Rand était une dame au regard brillant et noir, qui fixait ses interlocuteurs sans ciller, et leur répondait dans un anglais très précis, prononcé avec un accent russe qu’elle aurait sans doute aimé faire oublier. Aujourd’hui encore, alors qu’elle est morte depuis trente ans (mars 1982), on peut l’écouter et la regarder pendant des heures sur Youtube. On la voit vieille à la télévision, respectueusement interrogée par un journaliste qui s’excuse de ne pas avoir lu tous ses livres, on la (…) Lire 

La danseuse et le taureau, 
le parapluie et le fusil

par

Intersections, autoroutes, bretelles, avenues et blocs dessinent l’espace urbain aux États-Unis. Pas de places, de lieux circulaires, mais des « squares », pas de barricades mais des « squats ». La ville américaine n’invite pas à manifester mais à squatter, à occuper. L’histoire de la conquête territoriale aux États-Unis se construit autour de la figure du « squatter », de celui qui, ayant parcouru les plaines du midwest, ayant affronté les tempêtes de sable du Texas, poursuit sa route et (…) Lire 

Tracer un chemin

La mobilisation syrienne contre un régime qui exerce son arbitraire et monopolise les ressources du pays depuis plus de quarante ans prend des formes diverses. Le collectif « le peuple syrien sait où il va » (al-Sha‘b al-sûrî ‘ârif tarîqo) diffuse sur la toile de très nombreuses images de lutte invitant au soulèvement contre la violence du pouvoir et à l’unité du peuple. Certaines ne font que circuler sur le net. D’autres apparaissent ici et là sur les murs des villes de Syrie sous forme (…) Lire 

Damas. derrière la façade

par

De Damas, un récit écrit au début du mois d’avril, depuis la turbulente cité par un de ses habitants, assis à une petite table au dessus d’une rue grouillante et bruyante, comme si, dans les têtes, par magie, le silence s’était fait. La logique inexorable d’un processus atroce émerge de ces observations anodines. Les évènements récents ne font que confirmer ce diagnostic angoissé.
L’insurrection populaire en Syrie s’est soulevée il y a un an déjà, mais il ne se passe presque rien dans les (…) Lire 

cahier

Espagne : 15-M, toujours là !

15-M, un an après

par

À partir du 15 mai 2011 et pendant trois semaines, près de 60 000 personnes ont occupé jours et nuits la Puerta del Sol à Madrid, revendiquant leur rejet de la politique traditionnelle — « vous ne nous représentez pas » —, l’espace public comme lieu de convivialité, et pacifisme manifeste. Elles ont pris le temps de se reconnaître, de partager, de créer une cité où bien vivre. Une fois le camp levé, le 12 juin, elles se sont répandues dans les quartiers, répliquant, disséminant ce qu’elles (…) Lire 

une fissure dans le mur

par

Ceux du 15-M n’ont pas de programme, pas de théorie, pas d’analyse commune ; ce qui les relie, c’est un mal-être partagé qu’ils traitent en privilégiant la relation à l’autre. Ils peuvent travailler ensemble, séparément, se mélanger sans être forcément d’accord quant aux finalités ou au type d’entraide, être en groupe, en assemblées, dans la rue, sur internet… Mais ils sont là et ils nous interrogent : comment faire de la politique aujourd’hui ?
Nous sommes arrivées à Madrid avec le désir (…) Lire 

pulsations ou le 15 mai et la révolte

par

Où est passé le 15 mai ? Lancée par les médias, cette question résonne aussi pour ces milliers de personnes qui furent, littéralement, sur-prises par la conquête des places au printemps dernier. Comme une autre manière de dire : « Mais où êtes-vous donc ? Je me sens seul. »
Que les commissions et groupes de travail nés de la Puerta del Sol et d’autres places du pays ne réussissent plus à rassembler les 99 % est une évidence brutalement constatée lors des rassemblements qui ont précédé les (…) Lire 

Chantier

ruines modernes

La ruine contemporaine est le miroir d’un présent qui contemple son espace déserté, rendu à la vie des choses. Invitation à la promenade parmi des ruines qui sont les nôtres.

Nos ruines

par

1.
La ruine est un motif contemporain. Si jamais ce que notre époque emporte de rapport à l’histoire autorise quelque chose comme un Zeitgeist [1], la ruine est une de ses images. Plus exactement, la ville sinistrée, abandonnée ou détruite. De l’objet touristique aux jeux vidéo, en passant par le cinéma post-apocalyptique et toute une série de travaux photographiques, la ville détruite aimante nos images, comme une chair. Rocades explosées, immeubles à l’abandon, voitures renversées, (…) Lire 

Cicatrices du sens

par

Toute ruine n’est pas le témoignage d’un lointain, de l’histoire d’une civilisation passée que l’on peut reconstruire à partir de ses restes. À l’ère moderne, la photographie a permis de garder des images vives, affectées, interrogeant le travail d’apaisement et de deuil après les destructions massives des guerres qui ont ravagé les constructions et les paysages et mis leurs habitants à la rue. La douleur engendrée par le dénuement face au monde entropique pousse l’être humain, pas après (…) Lire 

ruines modernes

André Orléan

Engageant une critique radicale de la science économique, André Orléan interroge la conception de la valeur qu’elle défend et pose les linéaments d’une science sociale unique. Pour sortir enfin de la crise.

Vacarme 60

Vacarme 60 / été 2012

Rédaction en chef Aude Lalande

Parution le 25 juin 2012 Édition Vacarme

Pages 252 ISBN 9782350960708

Diffusion en librairies Difpop

Diffusion numérique Cairn